Après une année de discussions, la secrétaire d'Etat française chargée de la politique de la ville Mme Fadela Amara et le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, M. Chérif Rahmani, ont procédé, jeudi à Alger , à la signature d'un protocole d'accord dans le domaine de l'aménagement du territoire. S'articulant essentiellement sur le développement de la ville, cette convention est la première du genre dans le cadre de la coopération bilatérale. Ce nouveau partenariat se traduira sur le terrain par des échanges d'expériences, d'expertises en ingénierie territoriale, de formation, de montage de projet commun et de mise en œuvre de stratégies d'aménagement et de développement des villes. Des axes retenus en vue d'encadrer la stratégie du schéma national d'aménagement du territoire approuvé par le gouvernement algérien et ses deux chambres parlementaires. Cette coopération sera également concrétisée avec la création d'un observatoire national pour le développement des villes. Dans son intervention, l'invitée de l'Algérie, arrivée mercredi pour une visite de deux jours, a souligné que dans le cadre de cette convention, les deux parties sont en phase de peaufiner les projets et les initiatives à réaliser. Tout en indiquant que la France a «une vraie expertise dans le domaine du développement des villes qui remonte à plus de 30 ans», Mme Amara a fait savoir que d'ores et déjà il a été décidé de former des agents algériens sur l'expertise de la politique de la ville. Comme deuxième étape, les deux parties ont prévu la mise en place d'un observatoire de développement des villes qui constituera un outil dévaluation des politiques publiques appliquées pour voir l'impact, à la fois, sur le comportement de la population que sur le développement des villes. «Nous avons proposé ce projet à l'Algérie en connaissance de cause. Nous disposons, en France, de l'observatoire des zones urbaines sensibles. Il sert d'outil d'évaluation pour revoir chaque année l'impact des décisions prises et appliquées. Et sur la base des résultats, nous prévoyons des rectifications ou des ajustements», a-t-elle expliqué. Selon Mme Amara, cette convention ne se limite pas à cela dans la mesure où «elle pourra évoluer en fonction des discussions pour toucher d'autres questions tels l'écosystème, le développement durable et les critères environnementaux». Initier des projets dans ce cadre est, certes, important, dit-t-elle mais sans l'implication des citoyens ces derniers seront sans effets. «Lors des discussions que nous avions eues, nous avons dit que la politique de la ville repose sur l'implication des citoyens. Ces derniers doivent être les acteurs de la transformation de leur quartier», a fait remarquer la secrétaire d'Etat française avant d'ajouter, «il faut créer ce sentiment d'appartenance». Sur la question de savoir ce qu'elle pense des villes algériennes, Mme Amara a souligné qu'elle ne peut être objective sur cette question d'autant qu'il s'agit «du pays de mes ancêtres», dit-elle avec émotion précisant qu'elle est d'origine kabyle. M. Chérif Rahmani, qui a axé son intervention sur les relations «profondes et historiques» entre Alger et Paris, a souligné, pour sa part, que le développement des villes s'impose de lui-même d'autant que 85% de la population vivent dans les zones urbaines et que 14 millions sont appelés à y vivre d'ici 2015. Rebondissant sur la question liée aux relations bilatérales, Fadéla Amara qui s'autoproclame «ministre militante» pour l'émancipation de la femme et la laïcité, souligne que les deux pays se réjouissent d'une «relation extrêmement privilégiée qui se base sur la solidarité, la sérénité et la fraternité».