La ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, Dalila Boudjemaâ, a procédée, hier, au siège de son département à l'installation officielle du comité intersectoriel de suivi, chargé notamment de l'approbation des études d'aménagement et du territoire et du développement des zones frontalières. Ces études s'inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale d'aménagement du territoire à travers le Schéma d'aménagement du territoire (Snat 2030). L'objectif de cette opération est d'inscrire cette étude en droite ligne par rapport au contexte de mondialisation et de globalisation, car les zones frontalières constituent l'interface principale des échanges et des flux transfrontaliers. Dans son intervention, Mme Dalila Boudjemaâ a indiqué qu'il faut rendre ces zones frontalières plus dynamiques et plus attractives afin de surmonter leur handicap structurel engendré par leur situation périphérique. Devant les représentants de son département, de ceux de l'Intérieur, de la Défense, des Affaires étrangères, de l'Energie, de l'Industrie et des Mines, des Finances, du Commerce et du Tourisme et de l'Artisanat, Mme Dalila Boudjemaâa souligné l'importance de ce plan d'action initié par l'Etat qui, selon elle, constitue un pari qui a pour objectif d'instaurer durablement une stabilité et faire sortir ces zones frontalières de l'isolement. Le Snat 2030 est un acte par lequel l'Etat affiche son grand projet territorial ; il constitue une fenêtre d'opportunités pour s'inscrire dans la modernité. Quatre lignes directrices précisent les grands chantiers du Snat 2030 et répondent aux grands enjeux du développement du territoire national. Plusieurs chantiers devront être lancés à travers des grands schémas sectoriels qui prévoient la réalisation de routes, d'autoroutes, de chemin de fer, d'aéroports, de ports, du schéma directeur de développement agricole, le développement de la pêche et des produits halieutiques, des réseaux d'énergie, des services et infrastructures de communication, de télécommunications et d'information, des établissements universitaires et des structures de recherche, de la formation, des structures de la santé et d'aménagement touristique. La zone frontalière Grand Sud-Est est constituée des communes de Debdeb, In Aménas, Djanet et Illizi situées dans la wilaya d'Illizi qui en compte six en total. Cette région, frontalière de la Libye, est caractérisée par l'importance de l'activité pétrolière au Nord et le potentiel touristique au Sud (Tassili N'ajjer). Elle offre des possibilités d'ouverture à la Libye et toute la région du Moyen-Orient. Mais également au Sud de la Tunisie et à l'Afrique subsaharienne. Ce plan d'aménagement territorial et de développement des zones frontalières a pour objectif surtout de faire face aux enjeux stratégiques car une grande partie des réserves en hydrocarbures est concentrée dans cette zone. Parmi les 200 gisements de pétrole et de gaz constituant les réserves en hydrocarbures découvertes en Algérie, 73 sont situés dans le bassin d'Illizi et 34 dans les bassins de Ghadamès-Rhourde Nouss. Par ailleurs, ce poumon économique est confronté à un double risque : la migration transfrontalière incontrôlée et la sécurité et la stabilité de la région.