« Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités légales et morales et à armer, sans retard ni délai, l'armée libyenne pour qu'elle puisse accomplir sa mission nationale », a déclaré le représentant de la Libye auprès de la Ligue arabe, Achour Bou Rached, lors d'une réunion urgente de l'organisation au Caire axée sur le « terrorisme en Libye ». « Plus la victoire militaire contre les milices brutales est retardée, plus leur expansion s'accroît et plus l'on réduit les chances d'une solution politique à la crise », précise le Libyen à ses homologues arabes, lors de cette réunion qu'il a reclamée. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a dit « regretter » le « blocage des efforts arabes et internationaux », visant à rétablir le dialogue entre les parties en conflit en Libye. « La priorité aujourd'hui est d'adopter une position tranchée qui permette de parvenir à un arrêt immédiat des opérations terroristes armées », a-t-il ajouté. Hier, le gouvernement, reconnu par la communauté internationale, a annoncé sa décision d'interdire l'accès au territoire aux ressortissants syriens, palestiniens et soudanais, pour des raisons de sécurité. Cette décision fait suite à des informations selon lesquelles des ressortissants de ces pays « étaient impliqués aux côtés des groupes terroristes dans des attaques contre l'armée et les forces de police à Benghazi et dans des villes de l'Ouest ». « L'interdiction d'accéder au territoire, par voie maritime, terrestre ou aérienne, doit entrer en vigueur dès son annonce et sera appliquée jusqu'à nouvel ordre », a indiqué le bureau de presse du ministre de l'Intérieur, Omar al-Sanki. Le gouvernement libyen a, d'autre part, décidé de n'accorder de visas aux ressortissants maltais qu'après « un accord préalable des services de sécurité », ajoute-t-il dans un communiqué. « Cette décision a été prise à titre préventif », précise le communiqué, expliquant que le ministère avait recueilli des informations selon lesquelles des « Maltais fournissaient une aide logistique aux milices de Fajr Libya ». Depuis la chute de Maâmmar El Gueddafi, au terme de huit mois de conflit en 2011, la Libye est dirigée par deux Parlements et deux gouvernements rivaux, l'un proche des miliciens islamistes de Fajr Libya et l'autre reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk, près de la frontière égyptienne. Livré aux milices, le pays connaît une escalade de la violence et des actes terroristes sans précédent qui ciblent non seulement les citoyens libyens et les étrangers mais aussi les infrastructures économiques vitales, telles les installations pétrolières, qui représentent la richesse du peuple libyen.