La Ligue arabe tiendra, aujourd'hui, une réunion «urgente» de ses représentants permanents pour discuter du «terrorisme» en Libye, a indiqué le n°2 de l'organisation. «La réunion sera consacrée à l'étude des dangereux développements que connaît la Libye et l'accroissement de la violence et des actes de terrorisme», a indiqué à des journalistes Ahmed Ben Helli, le secrétaire-général adjoint de l'organisation pan-arabe basée au Caire. Ces actes «ne visent plus seulement les individus (...) mais également les infrastructures économiques vitales qui représentent la richesse du peuple libyen, notamment les réservoirs de pétrole», a-t-il poursuivi. Le 25 décembre, une roquette tirée par des miliciens de la coalition Fajr Libya (Aube de la Libye) avait provoqué un énorme incendie dans l'un des trois principaux terminaux pétroliers du pays. Cette coalition formée notamment de milices islamistes a pris en août le contrôle de la capitale libyenne Tripoli, et tente depuis d'étendre son influence en cherchant à s'emparer des richesses pétrolières du pays. La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi au terme de huit mois de conflit en 2011 et les autorités n'arrivent pas à contrôler les dizaines de milices formées d'ex-insurgés qui font la loi en l'absence d'une armée et d'une police régulières bien entraînées. Ces derniers jours, 20 chrétiens coptes égyptiens ont été enlevés dans le centre du pays, à Syrte, selon une source proche du gouvernement reconnu par la communauté internationale qui a attribué ces rapts à des miliciens islamistes. La réunion a été réclamée par le représentant permanent de la Libye à la Ligue arabe, une requête appuyée par l'Egypte et les Emirats arabes unis, selon le bureau du secrétaire-général. Vingt chrétiens égyptiens enlevés par des islamistes à Syrte La milice islamiste Ansar Asharia a été mise en cause dans les enlèvements par une source proche du gouvernement reconnu par la communauté internationale. Vingt chrétiens coptes égyptiens ont été enlevés ces derniers jours à Syrte, dans le centre de la Libye, a-t-on appris samedi auprès d'une source proche du gouvernement reconnu par la communauté internationale, attribuant ces rapts à des miliciens islamistes. Treize d'entre eux ont été enlevés samedi et sept autres dans les jours précédents, a précisé cette source, mettant en cause la milice islamiste Ansar Asharia, classée organisation terroriste par l'ONU. Les circonstances dans lesquelles ces 20 personnes ont été enlevées n'étaient pas claires dans l'immédiat, ni leur identité, mais la même source a assuré qu'il s'agissait de Coptes, une minorité chrétienne qui constitue 10 % de la population de l'Egypte voisine. La Libye, où travaillent des dizaines de milliers d'Egyptiens notamment dans les secteurs de la construction et de l'artisanat, a déjà été le théâtre d'enlèvements et d'assassinats de Coptes ainsi que d'autres étrangers de confession chrétienne. Un médecin égyptien et son épouse, tous deux coptes, ont notamment été assassinés à Syrte le 23 décembre. Leur fille de 13 ans, enlevée par les assaillants, avait été retrouvée morte deux jours plus tard. La Libye plongée dans le chaos La ville côtière Syrte, située à 500 kilomètres à l'est de Tripoli, est sous le contrôle de groupes armés, principalement la milice islamiste Ansar Asharia mais aussi la coalition Fajr Libya, qui regroupe notamment des milices islamistes. L'ONU a classé en novembre Ansar Asharia à Benghazi et Derna (Est) comme organisations terroristes en raison de leurs liens avec al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Muammar Kadhafi au terme de huit mois de conflit en 2011. Livré aux milices, le pays est dirigé par deux Parlements et deux gouvernements rivaux, l'un proche des miliciens islamistes de Fajr Libya (Aube de la Libye) et l'autre reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk, près de la frontière égyptienne.