La Coalition nationale syrienne, l'opposition soutenue par l'Occident, ne croit pas trop aux discussions de paix prévues du 26 au 29 janvier à Moscou avec les représentants du régime. « Le dialogue avec le régime souhaité par Moscou est hors de question », a déclaré Khaled Khoja, le nouveau président de l'organisation, basée à Ankara. Sur les 28 opposants qui ont reçu une invitation à cette réunion, figurent Hadi al-Bahra Moaz al-Khatib et Abdel Basset Sida, trois responsables de la Coalition, dit-il, précisant qu'ils ont été conviés à titre personnel et non comme CNS. Khaled Khodja reproche à Moscou l'absence de précision du format des discussions et de l'ordre du jour. « Nous ne pouvons nous asseoir à la même table que le régime (...) à moins que cela ne soit dans le cadre de négociations visant à parvenir à une transition pacifique et la formation d'un organe transitoire doté des pleins pouvoirs », dit-il. Va-t-il interdire aux membres de la Coalition invités de se rendre à Moscou ? Le Turkmène Khaled Khoja, connu pour être plus indépendant des soutiens régionaux que son prédécesseur, Bahra, ne le précise pas. La Russie, qui veut relancer les négociations de paix qui ont échoué par deux fois à Genève en raison de divergences sur le sort du président al Assad, va-t-elle organiser les discussions avec ses autres invités, dont ceux de l'intérieur et les représentants du régime ? Damas, qui a misé sur cette réunion pour en finir avec la violence, prend son mal en patience. Bachar Jaâfari, son ambassadeur à l'ONU, s'est plaint au Conseil de sécurité et au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, de « la violation manifeste de sa souveraineté » par plusieurs personnalités politiques étrangères, dont l'ancien ministre français Bernard Kouchner et l'influent sénateur américain John McCain. La Syrie a demandé aux pays dont ils sont originaires de faire cesser cette « violation ». McCain aurait rencontré en mai 2013 en Syrie pendant quelques heures des chefs rebelles. Kouchner se serait rendu en novembre dernier dans les zones kurdes du Nord « sans que le gouvernement syrien le sache ni donne son accord ». Parmi les personnalités politiques étrangères, Jaâfari cite Peter Galbraith, ancien ambassadeur américain en Croatie, Walid al-Tabtaba'i, ancien membre du parlement koweïtien. Le premier est entré illégalement en Syrie en décembre 2014, et le second en septembre 2013.