La participation des Touareg à la résistance anticoloniale et à la guerre de Libération nationale a été longuement évoquée par le Dr Mohamed Lahcène Zeghidi, historien et chercheur à l'Université d'Alger, lors d'une conférence organisée au forum d'El Moudjahid en hommage au symbole de la résistance et de la lutte armée dans le Sud algérien, Hadj-Moussa Akhamokh. Le conférencier a mis en exergue le rôle joué par les enfants de cette région dans la lutte contre le colonialisme français depuis le début de la colonialisation en passant par l'époque du cheikh Bouamama dans le Sud-Ouest jusqu'au déclenchement de la révolution armée en novembre 54. La résistance des Touareg, selon le Dr Zeghidi, remonte à 1881 lorsqu'ils ont apporté leur soutien au cheikh Bouamama. C'est durant cette année que la première grande bataille eut lieu entre l'armée coloniale et les hommes de Bouamama qui a engagé 15.000 cavaliers. S'ensuivront d'autres batailles comme celle qui a eu lieu à In Salah (Tidikelt) ou encore à Tit en mai 1902 où 150 cavaliers sont tombés au champ d'honneur. Entretemps, d'autres combats se déroulaient au Tassili. La résistance s'est étendue jusqu'aux frontières libyennes. En 39 ans de résistance, plus de 22 batailles ont eu lieu dans le Hoggar et le Tassili, selon l'historien. Cette ténacité a poussé l'occupant français à appliquer la loi martiale. Ainsi, le Sud s'est retrouvé sous l'empire armé. Un isolement total sur les plans politique, social et économique lui a été imposé. Même l'approvisionnement en denrées alimentaires passait par la France. Cet isolement n'a, toutefois, pas dissuadé les Touareg de s'engager dans la guerre de libération. En 1955, ces derniers ont exposé aux dirigeants de la Révolution le problème des armes et des munitions. Le courant révolutionnaire battait son plein à Tidikelt, le Hoggar et le Tassili. Une première commission, représentant le mouvement révolutionnaire dans le Sud, a été installée et présidée par Hadj-Moussa Akhamokh. Le front du Sud s'est alors constitué de manière officielle et la lutte armée s'est étendue jusqu'à Adrar. La position géostratégique de la région et ses potentialités naturelles et économiques ont poussé De Gaulle à tenter de négocier la division de l'Algérie avec les frères Bey et Hadj-Moussa Akhamokh. Ces derniers ont catégoriquement refusé l'idée de diviser le pays en Nord et Sud. « Aujourd'hui, 52 ans après l'indépendance, il est temps d'écrire l'histoire de l'Algérie, de conserver la mémoire collective pour les générations futures et de baptiser de grandes rues de la capitale et des institutions aux noms de ces chouhada », a souligné le Dr Mohamed Lahcène Zeghidi.