Les travaux de la 38e session ordinaire du sommet des chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Union africaine (UA) se sont ouverts, hier samedi à Addis-Abeba, avec la participation du Président Abdelmadjid Tebboune. Le thème retenu cette année: «La justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine par les réparations», a été choisi par les chefs d'Etat et de Gouvernement lors de la 37e session ordinaire de l'Assemblée de l'Union, qui s'est tenue en février 2023 à Addis-Abeba. A ce propos, l'un des dossiers sensibles du Sommet est la question des essais nucléaires effectués par la France dans le Sahara algérien entre 1960 et 1966. À Reggane et In Ekker, des bombes atomiques ont été testées en plein désert, exposant les populations locales aux radiations. Des décennies plus tard, les cancers, malformations congénitales et pollutions radioactives persistent, tandis que les zones touchées restent dangereuses. Il ne s'agit pas de charité ou d'aide financière, c'est un appel à la justice, a déclaré le Premier ministre éthiopien à l'ouverture du sommet de l'UA, à Addis-Abeba. «Ceci vise à rendre la dignité à des millions de personnes, à surmonter les causes profondes de la pauvreté, de l'inégalité et de la discrimination», a poursuivi Abiy Ahmed. La question des réparations demande des actions concrètes, a-t-il ajouté. «Pour arriver à une paix durable et à la justice, nous devons surmonter les défis géopolitiques et les divisions historiques qui nous ont été imposés par les frontières coloniales», a souligné le responsable. Selon lui, les nations africaines sont capables de maximiser leur potentiel à travers la solidarité. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a estimé qu'il était temps de remédier aux injustices historiques découlant de la colonisation de l'Afrique. Le Sommet, dont les travaux s'étalent sur deux jours, en présence du Président palestinien, Mahmoud Abbas et des hauts responsables des différentes institutions africaines et des représentants de plusieurs Organisations internationales et régionales, se penche sur le paiement des réparations aux Africains, étape concrète vers la réparation des torts historiques, les atrocités de masse commises contre les Africains et les personnes d'ascendance africaine. A cette occasion, le Président angolais, João Lourenço, succède officiellement au Président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani. Durant le Sommet, les participants discutent d'un nombre d'initiatives visant à remédier aux injustices historiques découlant de la colonisation, de l'esclavage et de la discrimination systémique, notamment la reconnaissance historique, les réparations financières, la restitution des terres, la préservation culturelle, les réformes politiques, la responsabilité internationale et l'autonomisation des communautés.