Les commerçants de Ghardaïa de rite malékite ont observé, jeudi dernier, une grève, en signe de solidarité avec les habitants d'El-Hofra affectés par les dernières échauffourées qu'ont connues des quartiers de Ghardaïa, a-t-on constaté sur place. A l'appel à la grève lancé par le Conseil du rite malékite de Ghardaïa, les commerçants (malékites) ont refusé d'ouvrir leurs magasisn durant la matinée de jeudi, aussi bien à Ghardaïa que dans les localités de Berriane, Guerrara et Daya Ben Dahoua, où la grève a été ponctuée par un sit-in pacifique. Les établissements scolaires, situés dans les quartiers à forte population malékite, ont également débrayé. Seuls les organismes financiers (banques et Poste) et de santé ainsi que le transport urbain n'étaient pas en grève. La grève a pris fin en milieu d'après midi, juste après la prière d'El-Asr. Contacté à ce sujet par l'APS, un membre du Conseil du rite malékite de Ghardaia, Brahim Brik, a indiqué que le mot d'ordre de grève intervenait en signe de solidarité avec les habitants malékites du quartier El-Hofra, affectés par les échauffourées enregistrées entre vendredi et lundi dernier. Brik met en avant aussi un certain nombre de revendications émises dans une plateforme remise aux autorités compétentes, au début des événements de Ghardaïa, comme celles liées au déploiement des forces de sécurité et l'application de la loi de la République sur l'ensemble des habitants sans distinction. Les quartiers El-Hofra, Baba-saâd et Aïn Lebeau ont connu entre vendredi et lundi des actes de violence et heurts entre groupes de jeunes et les forces de maintien de l'ordre déployées dans ces quartiers, émaillés d'actes de vandalisme sur le mobilier urbain, de saccage et d'incendie de quelques habitations et véhicules. Cette recrudescence de la violence a éclaté après la décision d'un groupe de jeunes ibadites d'empêcher des malékites de rejoindre une mosquée située dans le quartier El-Hofra à forte densité de la population du rite ibadite, prétextant de « provocations récurrentes » émanant des malékites à chaque prière du vendredi, a expliqué à l'APS un malékite.