Dans son discours prononcé hier à l'hôtel El Aurassi à l'occasion de l'assemblée générale de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), le ministre du Commerce, Amara Benyounès, est revenu sur la situation « particulière » que vit l'Algérie suite à la baisse des prix du pétrole. Toutefois, il a rappelé que cette situation n'est guère catastrophique vu que nos réserves de change permettent de couvrir les besoins du pays de 3 à 4 ans. « Nous ne sommes pas dans le contexte de la crise pétrolière de 1987. A l'époque, l'Algérie était surendettée et ses réserves de change étaient faibles », souligne-t-il. Sans ces réserves de change aujourd'hui, et faute d'une économie productive, l'Algérie aurait connu un sérieux problème, comme l'a fait remarquer l'expert financier, Messaoud Messi. Le ministre du Commerce reconnaît que le pays ne peut dépendre indéfiniment de la rente pétrolière. Tout en rappelant qu'une économie diversifié et productive est nécessaire, il a appelé la Caci à contribuer à la concrétisation de cet objectif. Et ce, en réactivant les Chambres de commerce et d'industrie (CCI) pour « alimenter » la structure mère ainsi que les pouvoirs publics en propositions et idées susceptibles de soutenir l'économie nationale. « Nous n'avons pas d'exportateurs professionnels, ni d'importateurs professionnels. Nous ne pouvons pas donner des réponses administratives à des problématiques économiques », dit-il. Benyounès a fait part, par ailleurs, de l'intention de l'Etat de mettre en place des mécanismes pour aider les entreprises à aller vers l'exportation. Chose à laquelle voudrait adhérer la Caci via un programme d'action qu'elle a débattu lors de son assemblée. Son président, Mohamed Laïd Benamor, a estimé que l'année 2015 est celle du défi de la croissance face à la chute des prix du pétrole. Un défi qui nécessite des réformes structurelles, d'après lui, dans la fiscalité et le système financier. « Cela fait 20 ans qu'ont parle d'économie diversifiée. Le dialogue et la concertation avec les opérateurs doivent être permanents et non occasionnels », observe-t-il. Selon lui, la réforme des CCI est impérative pour accompagner les grands projets économiques et les entreprises. Car « les CCI sont gérées, de l'avis du président de la CCI de Sétif, Sekouli, d'une façon administrative et incompétente ». Le ministre a exprimé son désaccord à propos du dernier point. « C'est diffamatoire que de dire qu'il n'y a pas de compétence et il est hors de question que l'Etat renonce à ses prérogatives au sein de la Caci. La Caci n'est ni une association ni une organisation du patronat. La réforme, c'est pour revoir les statuts fonctionnels et un groupe mixte s'en chargera », fait-il savoir.