Photo : Makine F. Décidé dans le cadre de la loi de finances pour 2010, le crédit immobilier à taux bonifié de 1% évolue de plus en plus. « 10.000 dossiers sont d'ores et déjà en cours d'instruction ». C'est ce que nous a fait savoir Abderahmane Benkhalfa, délégué général de l'association des banques et établissements financiers (ABEF). Il précisera que certains demandeurs en ont déjà bénéficié. Dans un entretien qu'il a accordé à Horizons, dont nous publierons l'intégralité prochainement, M. Benkhalfa a indiqué que certaines banques ont dépassé l'étude de 5000 dossiers déposés dans ce cadre. Si l'ont tient compte de ses déclarations, le nombre de dossiers déposés auprès des banques est loin d'être insignifiant. Le délégué de l'ABEF soutient que le marché du crédit immobilier a connu un décollage notamment avec l'avènement du taux bonifié à 1%. Quelque 14 banques sont impliquées dans le développement de ce segment. Elles sont également nombreuses celles qui ont revu leur stratégie commerciale après la suppression du crédit de consommation en s'orientant vers le crédit immobilier. «Le marché immobilier est en soi en pleine évolution. Le crédit immobilier d'une manière générale évolue d'année en année dans certaines banques de 30 à 50%. Nous devrions avoir maintenant quelque chose comme 6 à 700.000 Algériens qui ont bénéficié d'un crédit immobilier», a-t-il indiqué avant d'ajouter que le total des crédits attribué jusque-là est estimé à 170 milliards DA. M. Benkhalfa explique que le marché du crédit immobilier est, en effet, en pleine extension sur trois plans, à savoir le montant, le nombre de bénéficiaires et le nombre de produits. En tout, il y a 12 produits qui sont proposés par les banques. Il citera, à titre d'exemple, le crédit construction, l'achat des terrains, le financement de bail, le crédit pour l'extension... Le marché du crédit immobilier est considéré par les banquiers comme étant «un marché d'avenir». Cela étant, dans tout investissement, ils devraient sécuriser leurs crédits en vue de minimiser les risques. « La limite de ce marché ce n'est pas seulement le financement mais surtout la qualité des actes de propriété», a-t-il dit avant d'ajouter que «l'hypothèque est notre garantie. Il ne faut pas oublier que les milliards de crédits sont puisés de l'argent des épargnants. Ce qui impose aux banquiers de sécuriser leurs crédits d'autant plus qu'il s'agit de placements de long terme qui peuvent aller jusqu'à 30 ans». Outre les actes de propriété, les banques sont également confrontées aux inconvénients du coût de l'offre par rapport à la capacité d'endettement. Le coût de l'offre continue d'être élevé, note-t-il. «Plus le marché de l'offre est organisé et maîtrisé, plus les demandeurs de logements détiendront des actes de propriété et plus le marché des crédit évoluera», estime notre interlocuteur avant d'enchaîner qu'il ne faut pas omettre l'effort «gigantesque» de l'Etat pour «la solvabilité de milliers d'Algériens ». Avec la bonification et l'aide de la CNL, le logement, estime-t-il, est devenu de plus en plus accessible.