Le nombre d'intervenants dans la nouvelle formule du crédit immobilier s'est élevé à 15 établissements financiers dont neuf publics. En effet, les demandeurs de crédit à des taux bonifiés ont actuellement le choix entre différentes banques instruites pour l'application des nouvelles dispositions de l'Etat entrées en vigueur le 14 mars dernier. Les représentants de douze établissements, réunis hier au forum d'El-Moudjahid, ont affirmé leur entier engagement dans l'opération d'octroi de crédit. Pour la plupart d'entre eux, l'opération a déjà commencé depuis quelques semaines et quelques autorisations de crédit ont été délivrées au profit des demandeurs dans le cadre du logement promotionnel aidé ou rural. Ces établissements sont, entre autres, la Cnep, le CPA, la BNA, la BDL, la Société Générale, Trans Banc, ABC banque, El-Baraka, HSBC et la Badr. La représentante de la BDL, Mlle Houria Zinat, chef du département du crédit immobilier, a affirmé que plusieurs dossiers ont été déposés au niveau de ses services ; certains ont été étudiés et ont même reçu l'avis favorable, pour la plupart. Elle notera que le délai d'étude de dossier a été réduit à une dizaine de jours seulement. Pour donner plus d'explications concernant les nouvelles mesures de facilitations décidées par l'Etat en matière de logement et les nouvelles dispositions liées au crédit immobilier, le forum des établissements financiers a accueilli, également, des représentants de la société du financement hypothécaire, de la CNL et du Fonds de garantie des crédits immobiliers ; soit tous les maillons constituant la chaîne devant prendre en charge l'application des nouvelles mesures. Pour Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), le marché de l'immobilier a connu une évolution de plus de 50% de l'année 2008 à 2009 et une évolution de 18% dans le marché du crédit immobilier durant la même période et ce, explique-t-il, grâce à la diversité des offres et des intervenants. Le conférencier fait savoir qu'à la fin de l'année écoulée, le stock des dossiers de demande de crédits enregistrés sur le territoire national était de 300 000 emprunteurs que ce soit dans le cadre de l'achat d'un logement, de la construction ou de l'aménagement d'habitation. Pour ce qui est des nouveaux taux de bonification variant entre 1% et 3% selon les revenus, le représentant des banques a indiqué que les simulations ont doublé et qu'il n'y a que les taux d'intérêt qui ont changé, mais pas les conditions de recouvrement. Il fait savoir, également, que près de 700 agences bancaires sont réparties sur le territoire national pour recevoir les demandeurs de crédit, les informer sur les nouvelles mesures, leur faire des simulations et les orienter si nécessaire. Pour sa part, M. Besaâ, P-DG de la CNEP et directeur général de l'ABEF, a affirmé que les facilitations décidées par l'Etat ont permis l'élargissement des catégories sociales éligibles à l'aide directe de la CNL et l'aide indirecte sous forme de crédit aux taux bonifiés et cela a permis, selon lui, «à 80% des salariés d'avoir le droit à ces aides». Intervenant au nom du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, M. Ferroukhi, directeur général de la promotion immobilière, a expliqué que le soutien de l'Etat se limite à un bien promotionnel neuf vendu par un promoteur et ce, pour donner un coup de fouet à l'offre. «Si on doit encourager les transactions entre particuliers, on ne va pas contribuer à l'émergence de l'offre mais plus tôt générer l'inflation du coût de logement», a-t-il affirmé concernant l'exclusion des transactions entre particuliers des crédits aux taux bonifiés. L'intervenant a souligné, par ailleurs, que l'habitat rural représente la moitié des programmes de développement de l'Etat et est pris en charge essentiellement par la Badr (Banque d'agriculture et de développement rural).