« La position de l'Algérie concernant la lutte contre le terrorisme et l'assèchement de toutes ses sources de financement demeure constante et stable », a affirmé le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, lors de la présentation du texte. « L'Algérie a exprimé en toutes circonstances, avec sincérité et clarté, cette position, prouvant ainsi à l'échelle mondiale que le terrorisme n'a ni religion ni pays », a souligné le ministre, en rappelant que ledit projet revêt un caractère très urgent, et ce, compte tenu de la donne internationale actuelle marquée par des tensions permanentes. Au sujet du blanchiment d'argent, Louh a affirmé que le gouvernement a pris des mesures « draconiennes » en collaboration avec de nombreuses instances, soulignant que « de nombreuses affaires ont été soumises à la justice et sont en cours de traitement ». Dans ce contexte, il a tenu à préciser que les audiences de ce genre d'affaires sont publiques. Expliquant les contours du projet, le ministre de la Justice a fait remarquer que ce texte intervient pour combler un vide juridique relatif à la définition des instances nationales chargées de promulguer les décisions relatives au gel et à la saisie des fonds des terroristes. En définissant ces instances, l'Algérie se sera conformée à l'article 7 de la charte des Nations unies. Outre l'introduction de nouvelles lois sur la prévention du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme, le texte propose l'élargissement de la compétence des tribunaux lorsqu'il s'agit d'actes terroristes visant les intérêts de l'Algérie à l'étranger ou lorsque la victime est de nationalité algérienne. « Les dénonciateurs seront protégés » Dans le même registre, Louh a annoncé aux sénateurs que le projet concernant l'amendement du code pénal « devra introduire des mesures pour assurer une protection aux dénonciateurs, que ce soient des actes terroristes ou autres crimes ». Il a annoncé aussi l'organisation prochaine d'une conférence internationale sur le terrorisme et les sources de son financement, à l'instar du paiement des rançons et du trafic de drogue. Lors de ce forum, il sera procédé à l'examen de questions liées au trafic de drogue et à la criminalisation du paiement des rançons, principale source de financement du terrorisme, notamment au Sahel, a-t-il souligné.