Trois mois après la présidentielle, la Tunisie réussit à se doter d'un gouvernement de « coalition ». La liste présentée par le Premier ministre, Habib Essid, a obtenu jeudi la confiance de son Parlement. Sur les 204 députés présents, 166 ont voté pour 30 contre et 8 abstentions. « Notre devise au gouvernement sera d'abord le travail, ensuite le travail, et (...) rien d'autre que le travail », a promis devant le Parlement le Premier ministre. A la différence de la première mouture, cette liste a intégré des membres d'Ennahdha. Avec l'entrée de l'Union patriotique libre et les libéraux d'Afek Tounes, le gouvernement d'Essid peut compter, théoriquement, sur 179 des 217 voix. Ce nombre peut lui permettre de faire passer ses réformes et même les lois organiques. Comme la priorité des priorités de ce gouvernement est la lutte contre le terrorisme, trois noms émergeront du lot : Najem Gharsalli, le ministre de l'Intérieur, Farhat Horchani, le ministre de la Défense, et Mohamed Salah Ben Aïssa, le ministre de la Justice. Mais dès l'intégration d'Ennahdha dans ce gouvernement connue, Nidaa Tounes est traversé par un vent de rébellion. A Tunis, sur les lieux de l'assassinat de Chokri Belaïd, il y a deux ans, 200 personnes ont tenu hier à lui rendre hommage.