La nouvelle n'est pas de celle qui passe inaperçue. Après des dizaines d'années d'attente qui l'ont désigné comme projet de zone franche, Bellara sera bel et bien un complexe sidérurgique. Les travaux de réalisation ont été officiellement lancés hier. Ce sera l'un des futurs grands pôles de l'industrie nationale. Le projet fait partie de ceux qui préparent le pays à réduire sa facture d'importations. Un méga complexe qui dote l'Algérie, avec le reste des projets lancés ou à venir, d'une base industrielle à même de contribuer à la diversification de l'économie. Et à asseoir une croissance forte qui s'inscrive dans la durée. Qui aide surtout à se soustraire de la grande dépendance aux hydrocarbures. D'un coût de 2 milliards de dollars, le complexe est aussi l'illustration d'un partenariat avec l'investissement étranger, selon la règle 51/49. Le secteur sidérurgique, en général, ambitionne de connaître une nouvelle impulsion dans le sillage de la reconfiguration du secteur public marchand industriel qui a donné naissance, dans la filière, à un Groupe des industries métallurgiques et sidérurgiques, doté d'un capital de plus de 65 milliards de dinars. Le créneau est en mouvement. C'est un pan de la restructuration entamée qui se pose en tant que profonde réorganisation de l'industrie dont l'objectif, consigné dans le cahier des charges et les contrats de performance, est de promouvoir la production économique nationale. De sorte à réponde aux besoins de la consommation nationale, puis d'exporter. « L'entreprise publique productive est un segment stratégique au sein et autour duquel se construisent les synergies qui structureront notre destin industriel », a déclaré le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, lors de la cérémonie officielle d'installation de nouveaux groupes industriels publics. Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) a validé, pour rappel, au mois d'août 2014, le nouveau schéma d'organisation du secteur public marchand industriel. Progressivement, les objectifs se matérialisent. Il y a eu d'abord la relance de l'activité au complexe sidérurgique d'El Hadjar dont la recapitalisation doit lui assurer un bond en avant dans le volume de production après avoir spectaculairement périclité. Ensuite, c'est la filière des mines de Boukhadra et d'Ouenza qui ont bénéficié des faveurs de la nouvelle stratégie de développement industriel. Dans le secteur de l'industrie automobile, l'implantation de l'usine Renault près d'Oran permet à l'Algérie de produire sur son sol la voiture Renault Symbol. Si le complexe de Tiaret est dédié à la production de véhicules militaires en partenariat avec Mercedes Benz, celui de la SNVI de Rouiba a vu ses ateliers de production de moteurs remis en activité. Les chantiers navals de l'Ecorep, des fonderies de Tiaret, le cluster électronique de Sidi Bel-Abbès...sont autant de repères qui illustrent la volonté des pouvoirs publics de mettre à la disposition des entreprises publiques des conditions favorables à leur essor. Le processus s'accompagne d'une nouvelle vision managériale qui astreint ses entreprises à une obligation de résultat. Il est attendu des colossaux moyens injectés dans le créneau que beaucoup d'emplois soient créés et que l'Algérie se hisse au rang des pays capables de répondre, non seulement à ses besoins internes mais aussi de placer ses produits sur le marché mondial. Le challenge est en train de s'en donner les moyens. Il reste à réaliser les objectifs.