Mohamed Aïssa, le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, a, lors de sa visite, hier, dans la wilaya de Tizi Ouzou, parlé de tolérance et de rejet de l'extrémisme. « La tolérance est la meilleure arme contre l'extrémisme », n'a cessé de répéter le ministre lors de la rencontre de deux jours qui se tient à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou sur le « rôle de la confrérie Rahmania dans l'ancrage des valeurs islamiques et nationalistes ». Des propos qu'il réitéra tout au long des étapes de cette visite à Aghribs et à Bouzeguène. Dans le discours qu'il a prononcé devant un parterre d'hommes de culte, Mohamed Aïssa a insisté sur la nécessité de combattre l'extrémisme religieux par « le renforcement du rôle et de la mission des imams et des mosquées et dans tout autre lieu de culte ». Des imams qui, selon lui, doivent promouvoir le référent religieux national « basé sur le respect de l'autre, l'amour d'autrui, la tolérance et la cohabitation pacifique ». Il a invité les prédicateurs, les chouyoukh à œuvrer inlassablement « pour la promotion et la vulgarisation de l'islam. « Un islam expurgé de toute haine et basé sur l'amour de l'autre et de la cohabitation harmonieuse », dira-t-il. Revenant sur la rencontre, l'hôte de Tizi Ouzou défendra le rôle prépondérant joué par les zaouias dans la promotion des valeurs ancestrales de l'islam, a culture du nationalisme et de la résistance contre le colonialisme. « La Tariqa Rahmania a toujours prêché l'islam de tolérance, sans se départir de sa mission d'ancrage des valeurs pures et saines de l'Islam et du nationalisme », dit-il. Après avoir lancé les travaux de cette rencontre scientifique, le ministre s'est rendu en compagnie du wali et du P/APW de Tizi Ouzou, respectivement Abdelkader Bouazghi et Hocine Haroun, sur les chantiers du futur siège de la direction des affaires religieuses et des waqfs et le nouveau centre culturel islamique implantés à la nouvelle ville. Sur ces chantiers qui accusent de gros retards, le ministre a exhorté l'entreprise en charge de la réalisation à accélérer les travaux. A Aghribs (40 km au nord de Tizi Ouzou), seconde étape de cette visite, le ministre a procédé à la pose de la première pierre de réalisation d'un complexe religieux dont les délais de réalisation sont de 24 mois. Cette escale a été aussi saisie pour mettre un terme au différend qui avait suscité une vive tension au sein de la population locale entre 2009 et 2010. Le ministre a été attentif aux doléances du premier magistrat de la commune en « officialisant » le transfert de la parcelle de terrain de 820m2, objet du litige, à l'APC, qui compte réaliser un foyer pour les jeunes. En contrepartie, l'APC a mis à la disposition des waqfs, une parcelle de plus de 8.300 m2, sur laquelle sera réalisé le complexe religieux. Le ministre s'est ensuite rendu à Bouzeguène où il s'est recueilli sur la tombe du moudjahid, le colonel Mohand Oulhadj, avant de se rendre dans la commune voisine, Illoula Oumalou, où il a visité l'institut islamique Sidi Abderahmane El Illouli. Dans un point de presse, Mohamed Aïssa est revenu sur les sujets de l'heure, à savoir la violence contre la femmes et le code de la famille. « Au niveau du Haut-Conseil islamique, il existe des juristes, des imams et des érudits des textes religieux qui sauront, dit-il, apporter leur contribution au débat ». Il n'a pas manqué de relever que l'Islam à l'image du Prophète Mohamed (QSSSL) a toujours condamné la violence. « Mohamed (QSSSL) n'a jamais été violent avec ses femmes, qu'il en soit ainsi pour tous les musulmans », dira-t-il. Revenant sur la dernière décision du chef de l'Etat concernant le droit des femmes, le ministre a déclaré qu'en tant que membre du gouvernement, il soutenait toute démarche émanant du président de la République. Enfin, il ne manquera pas de relever les leçons données par la Kabylie en matière de religion et surtout de tolérance en revenant sur le conflit de la construction de la mosquée d'Aghribs.