• «Tahar Djaout, premiers pas journalistiques», essai, Youcef Merahi Editions Alpha 2010), prix public : 450 DA. C'est en vieux pote du poète que Youcef Merrahi s'exprime dans ses deux derniers livres : «Tahar Djaout, premiers pas journalistiques» (Essai, Alpha 2010), et «L'ombre assassine la lumière» (roman, Casbah 2010), présentés, samedi dernier, au cours d'une séance de ventre-dédicace, à la librairie générale d'El Biar à Alger. «L'auteur des «Chercheurs d'os» n'a été connu des grandes masses qu'au lendemain de son assassinat», remarque le romancier dont l'essai, explique-t-il, a justement pour soucis de lever le voile sur une période cruciale- mais inconnue du commun des mortels -dans la vie du poète assassiné. Celle d'avoir, en 1976, intégré la rubrique culturelle du quotidien «El Moudjahid» : «Rien qu'à lire de près les premiers articles de Tahar, vous saurez pourquoi et comment, les chemins de la gloire lui furent précocement tracés», reconnaît M. Merahi. Dans la presse, encore plus dans la littérature, Tahar Djaout et ses écrits sont là pour le témoigner, fut de tout temps un mordu des activités culturelles qui animaient ici et là la scène publique. C'était un vrai touche-à-tout, même si sa passion pour le cinéma, le théâtre et, surtout, le patrimoine culturel, a pris le dessus sur les autres domaines. «Les articles de presse, de Djaout, n'avaient pas seulement une vocation journalistique. Je dirai même qu'il a mit son talent d'écrivain au service de la presse» observe benoîtement l'ancien compagnon du défunt, qu'il a connu à l'époque où ils officiaient dans le fameux groupe du Mouggar, aux côtés d'une pléiade de «rimanciers», tous aussi célèbres. Dans son second opus, «L'ombre assassine la lumière», l'auteur de «Je Brûlerai la mer», délaisse le tiède réalisme de l'essai, pour retrouver à ce qui lui tient le plus à cœur, la fiction, son terrain de chasse. Là aussi, il s'agit du défunt ami, que les hordes sauvages du terrorisme ont fait taire de leurs balles assassines. «C'est un roman dont l'histoire prend effet avec la mort de Djaout. Affecté, un professeur de littérature comparée, se rebelle en usant de la presse comme moyen de riposte. Emplit de haine et d'amertume, il finit par perdre la raison», explique-t-il sommairement. Décidément, Youcef Merahi est bien plus qu'un auteur prolifique. A peine ses deux livres sortis, le voilà les yeux rivés sur deux autres projets dont l'un n'est autre qu'un second essai qui évoquera les articles publiés au lendemain du lâche assassinat de Tahar Djaout.