Ce sera peut-être la fin du calvaire pour les potentiels patients appelés à séjourner dans les hôpitaux à l'horizon 2019, date à laquelle les projets de construction de 5 nouveaux centres hospitalo-universitaires (CHU) et la réhabilitation de 15 autres seront menés à terme. Dix milliards d'euros seront consacrés par l'Etat à la rénovation et à la modernisation du secteur dont les infrastructures, datant, pour la plupart, de l'époque coloniale, souffrent de vétusté. Les indications fournies par le directeur général de l'Agence nationale de gestion des réalisations et d'équipement des établissements de santé (Ares), Lazhar Bounafaâ, rejoignent le constat selon lequel la qualité des soins et de l'accueil des centres existants ont pâti de la surcharge dont ils font l'objet. Et montrent que le problème est bel et bien pris à bras-le-corps. Ces structures devraient être livrées en 2019 puisque les assiettes sur lesquelles elles seront implantées ont été dégagées. Alger (700 lits), Tizi Ouzou, Tlemcen et Constantine (500 lits chacune) accueilleront dans leurs murs les nouveaux hôpitaux qui seront dotés d'équipements ultramodernes, d'un nouveau système de gestion et d'une nouvelle organisation des services. Tandis que la réhabilitation touchera 15 établissements éparpillés sur le territoire. Nul besoin de s'appesantir sur l'état lamentable du parc hospitalier actuel qui a éclipsé, par endroits, le noble principe de la gratuité des soins. En même temps que les patients qui se plaignent du mauvais accueil, les pouvoirs publics reconnaissent que les 15 CHU existants ne répondent plus aux normes. La dégradation de la qualité des prestations est en partie due à la surcharge des structures. La plupart ont été conçues pour accueillir un nombre beaucoup moins important de malades. Les infrastructures n'ont pas évolué au même rythme que celui de la démographie. « Les hôpitaux existants ont atteint leurs limites », fait remarquer Bounafaâ qui précise que des opérations d'envergure ont été engagées par la tutelle pour adapter aux normes internationales les structures nationales de santé, les réaménager, les humaniser davantage et les requalifier. Au plan de la couverture sanitaire, l'effort visera à aligner le pays sur la norme internationale de 3,4 lits par 1.000 habitants. C'est Ubifrance, l'agence française du développement international des entreprises, qui est chargée de la réalisation de ces projets. Une coopération en matière de gestion est également conclue avec cette agence qui a déjà organisé en Algérie des rencontres sur la construction, l'équipement et l'exploitation des infrastructures hospitalières. Une forme de cogestion sera mise en place à la réception des ces projets. Cette coopération vise à créer un climat favorable à la création de micro-entreprises dans le cadre du partenariat algéro-français dans le secteur de la santé et la mise à niveau d'anciens sites de santé. L'amélioration des prestations est un impératif au vu de la piètre situation du secteur. L'effort colossal ainsi conçu en matière d'élargissement du patrimoine des infrastructures et de la modernisation de la gestion est de nature à combler le retard. Et à répondre aux besoins de la population en soins. Une nouvelle architecture dessinera les futurs CHU. Au lieu d'avoir plusieurs services éparpillés, les nouveaux hôpitaux seront dotés d'un seul bâtiment dans lequel toutes les spécialités seront regroupées. L'activité de l'hôpital sera organisée en pôles qui regrouperont plusieurs spécialités dans le même domaine. En lieu et place du schéma des pavillons actuels dispersés dans le même site. Et un laboratoire central sera au service de toutes les spécialités.