En Algérie, la situation des hôpitaux est catastrophique en dépit des dépenses importantes engagées par l'Etat pour offrir un bon service aux citoyens. La situation des établissements est devenue très alarmante, à cause de la mauvaise gestion et la dilapidation des ressources. Enfin, l'Etat a déployé des efforts énormes pour sauvegarder les infrastructures dont nous en avons besoin tous. 15 Centres hospitaliers universitaires seront rénovés et 5 autres nouveaux sont en construction pour une enveloppe de 1000 milliards de DA, et ce, pour donner un aspect convenable aux hôpitaux, selon M. Lazhar Bounafaâ, directeur général de l'Agence nationale de gestion des réalisations et d'équipement des établissements de santé (ARES) qui était l'invité, hier, de la Radio nationale Chaine 3. Il a ajouté que 600 milliards de DA seront consacrés à la réhabilitation des 15 grands hôpitaux, qui s'échelonnera sur 10 ans, et 400 milliards de DA pour la construction de 5 nouveaux CHU dans 5 wilayas du pays, a-t-il précisé. En effet, M. Bounafaâ a souligné que les travaux de réalisation des nouvelles structures hospitalières "devraient commencer cette année sur 5 millions de mètres carrés et seront achevés dans un délai de 48 mois dans les wilayas d'Alger, Tizi Ouzou, Tlemcen, Ouargla et Constantine", avant d'assurer que les assiettes ont déjà été dégagées et sont "extensibles et innovantes" pour les générations futures, a relevé le même responsable, qui a ajouté, aussi que les montants sont programmés par tranches et par année. En ce qui concerne les nouveaux CHU, les besoins de santé ont été pris en considération, de même que les particularités des régions et les exigences de la sécurité et de la qualité, a-t-il martelé. Par ailleurs, M. Bounafaâ a relevé que l'état actuel des 15 CHU existants "est arrivé à sa limite" et "ne répond plus au fonctionnement et aux normes internationales". Pour pallier cette situation, le ministère de la Santé a engagé des travaux de réaménagement, de restructuration, de réhabilitation et de modernisation sur les bâtiments existants qui "pour la plupart ont un siècle d'âge, et la majorité étaient des casernes", a encore expliqué le DG de l'ARES. Il a également évoqué les "insuffisances" des 42 établissements préfabriqués localisés dans 38 wilayas "qui seront prises en charge, puisqu'une opération d'humanisation et requalification est prévue", a-t-il annoncé. L'Algérie dispose de 77.000 lits, dont 4.000 privés, a-t-il encore précisé. "Un total de 112.000 lits sera atteint et ramènera le pays à la norme internationale qui est de 3,4 lits par 1.000 habitants", selon M. Bounafaâ. "La préoccupation du ministère qui a engagé des opérations d'envergure est de mettre aux normes internationales le fonctionnement des 73 établissements de santé. Nous sommes conscients que la qualité des soins passe d'abord par la normalisation et l'accréditation de nos laboratoires, des blocs opératoires et des plateaux techniques", a-t-il ajouté. Le même responsable a rappelé que l'ensemble des 1541 communes du pays sont couvertes sur le plan sanitaire avec 73 établissements de 120 à 240 lits implantés dans le Sud, 142 dans les Hauts-Plateaux, indiquant dans ce cadre que 100 hôpitaux de 60 à 240 lits sont prévus dans le Sud et 144 dans les Hauts-Plateaux. Il a par contre regretté que le taux d'occupation de ces structures ne dépasse pas 30% au Sud, 35 % dans les Hauts-Plateaux et 40 % dans le Nord, à l'exception d'Alger qui prend en charge 70% de la demande nationale en matière de santé. "Cette situation est due à la mauvaise conception architecturale", a-t-il conclu.