Le ministère de la Santé a pris quelques mesures très récentes à savoir l'inscription des anti-rétroviraux dans la liste des médicaments essentiels. Toutefois, la (PCH) peut acquérir ces médicaments dans le cadre des achats de stocks avec une directive po 40 millions de personnes sont atteintes du sida dans le monde. En Algérie, ils sont 1124 malades et 4769 séropositifs. Néanmoins, ces derniers ne sont pas révélateurs de la véritable prévalence étant donné que le dépistage n'est pas systématique. Beaucoup d'enfants et de femmes en sont touchés parmi les personnes atteintes de la maladie ou séropositives, parfois abandonnés par leurs familles au regard des préjugés qui entourent cette maladie, alors que la prise en charge médicale piétine parfois en raison des ruptures de stocks de médicaments. Depuis le premier cas importé et notifié en 1985 par le laboratoire de référence de l'Institut Pasteur, l'Algérie a pris ses devants en mettant en œuvre le Programme national de lutte contre le Sida. Celui-ci a fait appel à la mise en place d'un Comité national de lutte contre les infections et les maladies sexuellement transmissibles et Sida. Selon le Dr. Madjid Benmekhlouf, un responsable du programme de lutte contre le Sida au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, de 1985 au 30 septembre de l'année en cours, il a été enregistré par le laboratoire de référence des cas confirmés au nombre de 1118 malades alors que le nombre des séropositifs a atteint les 4747 cas. Le programme de lutte, selon ce responsable, se caractérise par le haut engagement politique affirmé par le président de la République depuis juin 2001 au sommet d'Abuja et à New York, durant la même année en session extraordinaire consacrée au Sida. Par ailleurs, cette lutte contre ce fléau, indiquera ce responsable, se caractérise par le fait qu'elle est multisectorielle. C'est-à-dire que plusieurs secteurs et ministères sont impliqués tels que les Affaires religieuses, l'Education nationale, l'Enseignement supérieur, la Justice et la société civile. M. Benmekhlouf affirmera que la société civile est en force et fait marquant, l'Algérie est le seul pays au niveau du Maghreb et du Moyen-Orient à avoir une association des personnes vivant avec le VIH-Sida. Ce responsable n'omet pas de parler des différents partenariats avec le système des Nations-Unies (Onusida). En plus, il y a la coopération bilatérale par le biais de développement de projets avec la Belgique et l'Union européenne (UE). Concernant la trithérapie, l'Algérie est à l'avant-garde puisqu'elle a été introduite depuis 1998 avec la mise en place des centres spécialisés par arrêté ministériel. «Ces centres de référence sont au nombre de 8 à l'échelle nationale qui sont opérationnels», selon le Dr. Benmekhlouf, ils sont gérés par des spécialistes en infectiologie et sont implantés à Oran, Sétif, Constantine, Annaba, Tamanrasset, Béchar, l'hôpital central de l'armée sans oublier El-Kettar le plus ancien et le plus connu des Etablissements hospitaliers spécialisés (EHS) en maladies infectieuses. A propos du manque de médicaments, ce responsable reconnaît quelques dysfonctionnements de rupture de stocks dûs essentiellement à des problèmes de gestion au niveau de la Pharmacie centrale de l'hôpital (PCH). Il indiquera que, parfois, l'achat de médicaments obéit à des règles commerciales mais les thérapeutes ont trouvé la parade. C'est suite à ces «petits problèmes» qui sont des cas isolés, a-t-il souligné, que le ministère de la Santé a pris quelques mesures très récentes à savoir l'inscription des anti-rétroviraux dans la liste des médicaments essentiels. Toutefois, la (PCH) peut acquérir ces médicaments dans le cadre des achats de stocks avec une directive pour prévoir les états de stocks allant de 3 à 6 mois. M. Benmekhlouf insistera pour dire que la prise en charge des malades du Sida fait l'objet d'un suivi au niveau de la Direction de la prévention par l'institution de réunions périodiques au niveau du ministère de la Santé avec les responsables de la PCH et ceux des centres de référence. Tout en reconnaissant que les malades du Sida font quelque peu l'objet de peur de la stigmatisation, le Dr. Benmekhlouf admet, également, que la prise en charge psychologique est aléatoire. «Il y a des psychologues mais leur formation n'est pas spécifique à la prise en charge des sidéens» a-t-il observé. Ce professionnel de la santé propose, à cet effet, l'intégration dans le cursus des psychologues la dimension de ce type de prise en charge.