Mounir A.Y. Bonne nouvelle pour les malades atteints d'hépatites virales. La Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH) dispose d'une «quantité suffisante» de médicaments pour le traitement de cette pathologie, au niveau de ses stocks, pour une couverture nationale de plusieurs mois. C'est ce qu'a fait savoir jeudi le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière dans un communiqué. Tout en précisant que tous les hôpitaux ont été approvisionnés «depuis le mois de juin à ce jour», par des quantités représentant une couverture de trois mois, le département de Saïd Barkat revient sur la question de médicaments au niveau de la PCH déclarée «périmée», un sujet qui a fait l'actualité, pour expliquer que «ce n'est en fait qu'une non-conformité, décelée par les outils de vérification en la matière des services de la PCH avant leur acheminement vers l'établissement». Et d'argumenter: «cette non-conformité est due à la rupture de la chaîne de froid, survenue au niveau du service de fret de l'aéroport d'Alger, en raison des mauvaises conditions de stockage et de transport, engageant ainsi directement la responsabilité conjointe du fournisseur (laboratoire Roche) et du transporteur». «Ce constat a été établi au début du mois de juin par les services de la PCH et ce, après vérification des courbes de températures sur les dispositifs de lecture accompagnant les produits». La même source a indiqué qu'il s'agit de «mesures habituelles» observées par la PCH lors de la réception de tout produit destiné aux malades. Cependant, il est à rappeler que des perturbations ont été observées durant tout le premier trimestre de l'année en cours en matière de disponibilité de l'»antecavir», un médicament très efficace notamment pour les malades chroniques atteint de l'hépatite B, une situation qui a tenu en otage des centaines de patients, comme c'est l'exemple de ceux de la wilaya d'Oran. ********* Problème de gestion ? ***** Au mois d'avril dernier, des jeunes malades dans la phase avancée de cette infection du foie hautement contagieuse ont souffert dans le silence. A quoi était due cette situation? A un problème en matière de gestion des stocks ou de mauvaises prévisions? Les établissements hospitaliers sont confrontés régulièrement aux ruptures de stocks en médicaments essentiels pour le traitement de nombreuses maladies (cancer, tuberculose,...). Cette rupture du stock du médicament «Antecavir» a été confirmée par des sources hospitalières au CHU d'Oran. Le médicament en question, fabriqué par un laboratoire américain, est considéré comme un traitement efficace pour contenir la propagation du virus de l'hépatite B après que des tests menés sur des malades se sont avérés fructueux. Ce médicament a non seulement autorisé une réduction de la charge virale du virus mais il a surtout permis à de nombreux patients de vivre presque normalement. Il est à préciser qu'il existe actuellement près d'un million de personnes atteintes de l'hépatite B en Algérie mais seulement 10% peuvent évoluer vers la chronicité. L'hépatite B est d'ailleurs considérée par l'Organisation mondiale de la Santé comme un problème majeur de santé publique. La plus répandue et la plus meurtrière sur la planète, elle affecte 2 milliards d'individus dans le monde. On estime qu'environ 350 millions de personnes sont atteintes d'hépatite B chronique. Cette maladie, qui est à l'origine de 2 millions de décès par an, représente la deuxième cause de cancer après le tabac. La propagation de cette maladie en Algérie a poussé récemment la Caisse nationale de l'assurance sociale à inscrire les médicaments des hépatites virales dans la liste des médicaments remboursables. Le traitement d'une hépatite coûte plus de 144 millions de centimes par malade. En plus du coût de traitement, les malades déboursent de leur poche près de 50.000 de dinars pour les frais des examens complémentaires et 50.000 autres pour des examens de suivi.