La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a organisé hier une sortie avec cette unité au profit des médias. Les éléments de la BSR sillonnent depuis six mois les routes de la capitale. Chargée de repérer les chauffards et leur surveillance, cette unité spécialisée commence à donner des résultats. Le responsable de la communication auprès la direction de la sécurité publique (DSP), le commissaire de police Rabah Zouaoui, a présenté, lors d'un point de presse, le bilan de l'activité de cette brigade. Il a rappelé qu'elle a été créée à titre expérimental au niveau d'Alger, à l'occasion de la rentrée sociale 2014. Sa mission principale consiste à réprimer les infractions génératrices d'accidents, notamment les manœuvres et dépassements dangereux, le non-respect des distances de sécurité, la circulation des poids lourds sur la voie de gauche. L'officier a précisé que la particularité de la BSR est qu'elle est une brigade civile, mobile composée d'un véhicule banalisé de police accompagné de deux motos également banalisées. Toutefois les agents de cette brigade sont astreints au port de l'uniforme de police. La BSR est composée de trois groupes déployés selon la cartographie des points noirs et les accidents mortels de la circulation. L'objectif principal de la création de la BSR est préventif. « Les automobilistes se sentiront continuellement surveillés sur les routes », souligne l'officier. Les conducteurs parlent « trop » au téléphone En chiffres, la BSR a constaté 5.533 infractions dont 2.665 durant le premier trimestre de l'année en cours. L'utilisation du téléphone portable au volant vient en tête des délits commis par les usagers de la route avec 1.148 cas durant la même période suivi des manœuvres dangereuses, du changement de destination, du non-respect du stop, de dépassements dangereux, de la circulation des poids lourds sur la voie de gauche et du non-port de la ceinture de sécurité. Le conférencier a signalé également que parmi les « nouvelles » infractions relevées, « la création » de nouveaux arrêts sur l'autoroute Est Ouest. De son côté, le chef de la BSR, le lieutenant Ahmed Zaâf, a expliqué que la mission de cette unité ne se limite pas à la lutte contre la délinquance routière, elle est également chargée de la lutte contre la criminalité urbaine. Hier, lors d'une tournée au niveau des points noirs de la capitale, les policiers de la BSR ont repéré un camion qui a fait une manœuvre dangereuse. « Il circulait sur la voie gauche », a constaté le policier. Le chauffeur, un jeune était, « surpris » par son interpellation. « C'est le cas des conducteurs arrêtés par la brigade civile. Ils commettent généralement les infractions en toute quiétude. C'est ça l'avantage de ce dispositif banalisé », a ajouté le chef de la BSR. Le chauffeur mis en cause n'avait pas son permis de conduire. « Je l'ai laissé dans un autre camion », a déclaré le conducteur aux policiers. Ces derniers décident son transfert au commissariat de police. « Ils ont tous la même la réaction : ils prétendent avoir oublié leurs papiers. Ils font l'objet soit d'un retrait de permis précédent ou tentent d'éviter une suspension », a précisé notre guide. nul n'est au-dessus de la loi Les auteurs des infractions avancent généralement les mêmes justifications : une urgence ou un problème sérieux. Tel ce conducteur intercepté à la sortie de la trémie de Belouizdad pour dépassement dangereux. « J'ai un procès à la cour d'Alger », a-t-il répliqué. Le chef du BSR a demandé à ses éléments de « vérifier » ses propos. « Un jeune interpellé nous a affirmé qu'il vient d'apprendre le décès de son père pour justifier l'excès de vitesse. On l'a libéré et même aidé à circuler. Mais à notre surprise, les éléments de la même brigade l'ont interpellé dans un autre endroit et il a donné la même justification qui s'est avérée fausse ». Deux autres véhicules et un autre poids lourd ont été interceptés lors de cette tournée au niveau des Sablettes, sur l'autoroute Est-Ouest et la rocade Sud pour manœuvre et dépassement dangereux. La BSR a relevé d'autres infractions telles les vitres fumées et les plaques d'immatriculation blanches. En fait, il s'agissait de véhicules de service. Mais pour le commissaire de police Zouaoui, « oulach smah avec tout auteur d'infraction y compris les policiers contrevenants. Pas de tolérance. Nous appliquons la loi, c'est notre mission ».