Le phénomène de l'immigration clandestine vers l'Algérie risque de perdurer en raison de l'insécurité qui prévaut dans les pays du Sahel, a affirmé, jeudi dernier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, précisant que 20.000 migrants sont entrés en Algérie jusqu'à présent. A la question du député Lakhdar Benkhellaf, du Front de la justice et du développement, qui a estimé que l'immigration clandestine est « source de fléaux dangereux pour la santé et la société », Sellal, dans sa réponse lue par le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Khelil Mahi, a fait savoir aussi que les autorités poursuivront le rapatriement des migrants clandestins, qui séjournent encore sur le territoire national, « en fonction de l'amélioration de la situation sécuritaire dans leur pays, en coordination avec la représentation diplomatique de leur pays et dans le respect de la dignité humaine ». Il a indiqué que la recrudescence de ce phénomène était « source de préoccupation pour l'Algérie, notamment aux plans sécuritaire et sanitaire et sur le plan du travail au noir », précisant que l'Algérie avait traité la situation « avec sagesse et responsabilité pour des motifs humanitaires, dans le respect de la dignité humaine des concernés, victimes des crises qui secouent leurs pays ». Dans ce sens, Sellal a rappelé les différentes étapes de la prise en charge de ces migrants clandestins, citant notamment le gel des mesures de rapatriement des ressortissants maliens et nigériens, en attendant le retour de la paix et de la sécurité dans leurs pays respectifs. « Avec l'amélioration de la situation sécuritaire au Niger, l'Algérie, en commun accord avec les autorités de ce pays, a pris les mesures nécessaires pour rapatrier ses ressortissants qui séjournaient illégalement sur son sol », a-t-il rappelé, notant que 3.000 migrants clandestins nigériens ont été rapatriés. 56 centres régionaux ont été mis en place pour les accueillir avant leur transfert vers le centre principal de Tamanrasset en vue de leur rapatriement. Le Premier ministre rassure que le suivi médical par les autorités publiques compétentes de ces migrants n'a relevé « aucune atteinte ni affection contagieuse ou transmissible ».