Un internaute pédophile vient d'être arrêté par les services de police. Ce dernier échangeait des vidéos et des photos pédopornographiques avec des mineurs. Son arrestation fait suite au dépôt d'une plainte du père de l'une des victimes, un enfant âgé de 12 ans, a précisé le chef du service de lutte contre la cybercriminalité auprès de la Direction de la police judiciaire (DPJ), le commissaire principal Abdelkader Mostfaoui, lors de son intervention au « Forum de la Sûreté nationale », organisé, hier, à Alger, sous le thème « Pour une bonne utilisation d'Internet par les enfants et les mineurs ». Le pédophile présumé se présentait sur Facebook comme un enfant de 12 ans. « Il a envoyé des photos pédopornographiques à l'enfant en question et l'a invité à des rencontres dans des endroits isolés. L'enquête a permis d'identifier huit autres victimes, tous des enfants et dont les parents ignoraient tout de ces contacts », a ajouté l'officier supérieur qui a présenté un autre cas de crime électronique traité par ses services. Des comptes Skype de femmes ont été piratés par un réseau criminel composé de trois individus qui se sont fait passer pour les amis et même les maris des victimes. « Ils ont capté leurs images intimes pour leur faire du chantage par la suite. Les mis en cause exigeaient des sommes d'argent en flexy. Les crédits sont revendus par la suite. L'enquête a permis d'identifier les puces acquises au nom d'autres personnes dont une femme résidant dans un village. Le groupe a été neutralisé », a affirmé le cadre de la police. Les cybercafés doivent être contrôlés Lors de ce forum, le président de la commission de l'éducation de l'Assemblée populaire de la wilaya d'Alger, Mohamed Tahar Dilmi, a rappelé la mise en place, le 5 mars dernier, d'une commission de suivi, composée de représentants des secteurs de la santé, de l'éducation, des télécommunications, de la formation professionnelle, de la jeunesse et des sports, des affaires religieuses et de la police. « Nous avons dressé un constat du phénomène de la cybercriminalité qui prend de l'ampleur et dont sont victimes notamment les mineurs. Nous avons alors décidé d'organiser des réunions par secteur pour l'encadrement et la sensibilisation, des rencontres avec les associations des parents d'élèves et les médias. L'objectif est de mettre en place des mécanismes efficaces et permanents pour la protection de nos enfants », a-t-il souligné. Le premier responsable de l'APW d'Alger a mis l'accent sur la nécessité du contrôle des cybercafés. « Est-ce que ces lieux respectent le cahier des charges ? », s'est-il interrogé avant de signaler que ces cybercafés sont généralement situés dans des lieux isolés alors que les écrans de leurs ordinateurs sont placés face aux murs. « Nous avons programmé des rencontres avec les gérants de ces espaces pour les sensibiliser sur les dangers », a-t-il précisé. Les représentants des différentes directions de la wilaya d'Alger ont souligné, dans leurs interventions, la nécessité de la conjugaison des efforts pour faire face à ce phénomène. Le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Ahmed Khaled, a considéré que la démission des parents, de l'école et de la société est à l'origine de la violence contre l'enfance. « Des élèves font des exposés à partir des sites Internet dans des cybercafés et sont évalués par leurs enseignants sans aucune suite ou contrôle. Nous avons saisi la ministre de l'Education sur cette question et nous attendons toujours une décision », a-t-il noté. De son côté, le représentant d'Algérie Télécom a annoncé, à l'occasion, que son entreprise a lancé un nouveau service. « Algérie Télécom a accordé une licence gratuite du logiciel Fi-Aman pour les cybercafés et un abonnement de 500 DA seulement par an. Nous avons réduit les tarifs car convaincus que la protection de l'enfance est un devoir », a affirmé son représentant. Une mesure qui n'a pas été du goût du président de la Forem, le professeur Mustapha Khiati. Et pour cause, « ces logiciels doivent être gratuits et montés sur n'importe quel PC. C'est un droit de l'enfant », a-t-il estimé.