La Libye du dialogue et de l'alternance pacifique était présente, pour la seconde fois en un mois, dans la capitale algérienne pour donner toutes ses chances au contrat de la paix dûment validé par la déclaration d'Alger du 11 mars, préconisant le rejet de toutes les formes d'ingérence étrangère et l'urgence d'une solution politique garantissant le respect de la souveraineté nationale, l'unité et l'intégrité du territoire libyen. Sous l'impulsion de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Unsmil) et en présence des ambassadeurs des pays voisins ainsi que de la représentante permanente des Nations unies en Algérie, le coup d'envoi du second tour est riche d'une représentation de qualité, élargie et plus étoffée des partenaires libyens résolument engagés. La présence d'une grande figure de la diplomatie libyenne, Ahmed Jibril, le porte-parole de la mission libyenne auprès de l'ONU et du CNT, a été relevée. Pour la première fois également, la participation des personnalités féminines ne pouvait passer inaperçue. Mais dans sa grande majorité et sa diversité, la nouvelle Libye en gestation se renforce et crédite le partenariat politique de nouvelles promesses pour un avenir de paix, de stabilité et de prospérité. A la veille de la reprise du dialogue inclusif, l'appel des chefs de la diplomatie américaine et des 5 pays européens (France, Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne et Italie) à un cessez-le-feu « immédiat et sans condition » et à des négociations de bonne foi traduit toute la confiance accordée à la démarche algérienne qui prévaut, a souligné l'émissaire de l'ONU, Bernardino Léon, d'un « rôle spécial » sans lequel ce processus de paix n'aurait pas pu arriver à ce point et grâce auquel « nous pensons être près d'une solution politique pour la Libye ». Dès lors, le face-à-face est jugé décisif par Bernardino, égrenant l'ordre du jour. Il s'agit, dira-t-il dans une brève allocution, de débattre du projet d'accord final qui constitue un « véritable challenge » pour la Libye de demain, porteuse de grandes promesses démocratiques. C'est en « toutes circonstances » et en vertu d'un engagement inconditionnel et constant que le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a plaidé la nécessité de donner une « chance à la paix » qui garantit l'intégrité territoriale, la stabilité et la prospérité de la « Libye nouvelle » aux antipodes de la Libye du chaos, de l'instabilité et du terrorisme sous toutes ses formes. « L'ennemi de la Libye est le terrorisme, le chaos et les conflits entre frères », a martelé Messahal pour qui la « seule solution » reste le choix souverain du peuple libyen, soutenu par la dynamique d'accompagnement des pays voisins et la détermination des acteurs influents en Libye tenus de privilégier « l'esprit de sagesse » dans la recherche d'une issue pacifique. Le temps du langage des armes, comme le rappelle le soutien onusien et la montée au créneau des 5 +1 (les Etats-Unis et les 5 pays européens susmentionnés), est révolu. La « Libye au-dessus de tous » impose l'arrêt des violences et l'avènement d'un gouvernement national. Le message de paix d'Alger n'a pas laissé insensible le diplomate Ahmed Jibril, revendiquant la formation d'un consensus national, reflété par la participation des formations politiques, des représentants de la société civile et des personnalités au 2e round, pour la mise en place d'un gouvernement d'union nationale et d'un programme de travail commun.