Après le Mali, l'Algérie met le paquet dans le bourbier libyen et tente de trouver une solution pour sauver un pays au bord du chaos. Pourtant, l'Algérie a été le seul pays qui a prévenu au début de ladite «révolution» des conséquences que ce soulèvement populaire pourrait engendrer. Malheureusement, les mises en garde de l'Algérie n'ont pas été prises en considération et en voici les résultats. C'est un pays déchiré par une guerre civile et par les affrontements de plusieurs milices que l'Algérie tente aujourd'hui d'apporter la paix et de réconcilier les antagonistes. Après le premier round, les travaux de la deuxième manche du dialogue engagé entre des dirigeants de partis et des militants politiques libyens ont débuté à Alger sous l'égide de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Unsmil) dans le but de parvenir à une solution politique à la crise dans ce pays. Dans une allocution à l'ouverture des travaux, le chef de l'Unsmil, Bernadino Leon Gross, a affirmé que seule une solution politique pouvait permettre à la Libye de retrouver la paix et la stabilité. Il a, à cette occasion, invité tous les Libyens à prendre part au processus de paix impulsé avec l'appui des Nations unies et de l'Algérie. De son côté, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a affirmé que «l'ennemi de la Libye est le terrorisme, le chaos et les conflits entre frères», appelant à la création d'un gouvernement libyen d'unité nationale et de réconciliation. Pour sa part, Ahmed Djebril, une des personnalités politiques libyennes présentes à cette réunion, a salué les efforts de l'Algérie pour l'identification d'une solution politique permettant de faire sortir son pays de la crise. Les travaux du second round du dialogue inter-libyen se déroulent, à huis clos, en présence des ambassadeurs des pays voisins et de la représentante permanente des Nations unies en Algérie. Les Etats-Unis et cinq pays européens ont appelé dimanche à un cessez-le-feu «immédiat» et «sans condition» en Libye, saluant la reprise du dialogue entre les différentes factions lundi en Algérie sous l'égide des Nations unies. «Nous exhortons tous les participants au dialogue à négocier de bonne foi et à saisir cette opportunité pour finaliser les accords visant à la formation d'un gouvernement d'unité nationale, et à prendre les mesures pour un cessez-le-feu sans condition», précisent les six pays dans un communiqué commun. Ce communiqué émane des ministres des Affaires étrangères français Laurent Fabius, allemand Frank-Walter Steinmeier, espagnol Jose Manuel Garcia-Margallo, italien Paolo Gentiloni, britannique Philip Hammond et du secrétaire d'Etat américain John Kerry. Saluant la réunion lundi à Alger des partis politiques sous les auspices de l'émissaire de l'ONU, Bernardino Leon, ils ont estimé que «c'est seulement à travers le compromis que la Libye pourra progresser vers un avenir plus sûr, stable et prospère». Ils ont particulièrement insisté sur la nécessité d'arrêter les frappes aériennes et les offensives terrestres car de «telles provocations sapent les négociations sous l'égide de l'ONU et menacent les chances de réconciliation». Les récalcitrants s'exposent à des sanctions onusiennes, ont-ils prévenu. Selon eux, tarder à conclure un accord politique ne fait qu'«accentuer les fractures au sein de la société libyenne et enhardir ceux qui cherchent à tirer profit de ce conflit». Les chefs de la diplomatie ont également fait part de la «grande inquiétude» de la communauté internationale face à la «menace croissante du terrorisme» dans ce pays. «Les extrémistes exploitent l'absence d'ordre à leur avantage, causant davantage de souffrance et d'effusion de sang à l'intérieur et à l'extérieur de la Libye», ont-ils relevé. La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Unsmil) a salué également dimanche dans un communiqué publié sur son site «le rôle et les efforts de l'Algérie pour le rétablissement de la paix en Libye en abritant cette réunion de dialogue», qui fait suite à la réunion d'Alger les 10 et 11 mars derniers durant laquelle les participants ont affirmé leur soutien au dialogue comme voie de règlement pacifique de la crise libyenne. Lors de la réunion de lundi, M. Leon «informera les participants des avancées réalisées dans le cadre de ce dialogue depuis la réunion d'Alger». Selon l'Unsmil, la réunion de lundi «revêt une grande importance devant constituer une opportunité pour les chefs de partis et militants politiques libyens d'enrichir les documents à examiner pour mener à bien ce processus en faveur de la paix et de la stabilité en Libye». «Cette réunion et celles ayant regroupé des maires, des élus locaux et régionaux libyens en janvier à Genève puis en mars à Bruxelles, visent à élargir ce processus à d'autres composantes de la société libyenne», a précisé l'Unsmil. En raison de l'ingérence de plusieurs parties extérieures et étrangères et qui sont à l'origine de la situation désastreuse que traverse la Libye, la paix et loin d'être trouvée dans ce pays. Les Libyens eux-mêmes ont pris connaissance de cet état de fait, appelant les dirigeants de ces pays à cesser d'approvisionner les groupes armés en armement. Ce sont ces raisons qui nous poussent à rester sceptiques et de ne pas trop attendre des résultats du dialogue inter-libyen. Ainsi, malgré les efforts de l'Algérie visant à réconcilier les frères-ennemis libyens, la bataille politique pour le rétablissement de la paix dans ce pays, n'est pas encore gagnée