L'ex président Abdallah Saleh, qui a quitté le pouvoir en 2012 dans la foulée du « Printemps arabe », demande à ses alliés houthis de se plier à la résolution du Conseil de sécurité afin que cessent les raids de la coalition et que les négociations reprennent. « J'appelle Ansar Allah à accepter et appliquer la résolution du Conseil de sécurité » s'ils veulent « obtenir l'arrêt de l'agression des forces de la coalition » arabe, dit-il dans un communiqué lu en son nom sur sa chaîne privée Yémen al Yawm. Et d'ajouter à l'endroit de ceux qui combattent en son nom : « Je vous exhorte à vous retirer de toutes les provinces, spécialement d'Aden », la principale ville du Sud conquise le 26 mars dernier, premier jour de l'opération « Tempête décisive » menée par l'Arabie saoudite où s'est réfugié le président Abd Rabbo Mansour Hadi. Prônant la réconciliation, l'ex-homme fort du Yémen appelle à la reprise du dialogue inter-yéménite dès le placement des provinces sous l'autorité de « l'armée et des forces de sécurité » et « le contrôle des autorités locales ». Les Houthis, qui ont fait de l'arrêt des raids un préalable à leur retrait, vont-ils l'écouter ? Sur le terrain, la guerre fait rage. La coalition arabe continue ses raids même si elle a annoncé, mardi dernier, la fin de la phase intensive de ses frappes. Une poursuite des raids qui pourrait pousser Ansar Allah à mettre à exécution sa menace de frapper l'Arabie saoudite. C'est dans cette ambiance faite de violences que l'Onu va désigner demain le diplomate mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed comme son nouveau médiateur au Yémen. Les Etats-Unis ont émis, eux aussi, le souhait de voir les Yéménites dialoguer. « Nous avons besoin que les Houthis et ceux qui ont de l'influence sur eux soient prêts à rejoindre la table des négociations », a déclaré John Kerry, espérant une « désescalade » dans les prochains jours pour permettre la tenue des négociations. Selon un bilan de l'Organisation mondiale de la santé, 1.080 personnes, dont une moitié de civils, ont été tuées entre le 19 mars et le 20 avril. Parmi ces morts, au moins 115 enfants. 4.352 personnes ont été blessées, parmi elles, 172 enfants.