Photo : Makine F. L'Algérie a lancé, hier, à l'adresse de l'opinion internationale un appel de détresse en vue de venir en aide aux détenus palestiniens emprisonnés injustement dans les geôles israéliennes au su et au vu des grandes puissances du monde qui s'érigent pourtant en protectrices des droits de l'homme et des peuples opprimés. Le soutien aux détenus dans les prisons de l'occupation est la thématique du colloque international arabe organisé hier au Palais des nations à l'initiative du FLN sous le haut patronage du président de la République. Cette rencontre ayant drainé une foule nombreuse dont des représentants de la majorité des sensibilités politiques nationales et internationales, des politologues étrangers, entre autres invités de marque, connus pour le soutien à la cause palestinienne. UN RESEAU DE SUIVI POUR L'APPLICATION DES RECOMMANDATIONS M. Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, affirme, de prime abord, que l'organisation d'une telle rencontre est une manière de mettre à nu les abus et les tortures dont souffrent les palestiniens et de réaffirmer la position algérienne concernant cette question en cherchant à comprendre, dira-t-il, les raisons empêchant la communauté internationale d'affronter les défis bloquant le respect des droits de l'homme. Cette tribune, indique-t-il face à l'assistance, se doit d'être exploitée positivement en vue de faire agir la conscience internationale dans un but de dénoncer les parties complices avec l'Etat sioniste qui fait fi de toutes les décisions internationales plaidant pour la stabilité de la région palestinienne. Il est temps de réveiller la conscience internationale pour dénoncer cette dangereuse situation dont souffrent les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, souligne Belkhadem qui s'inscrit en faux contre ces contradictions dont font preuve les institutions internationales à l'égard de cette population démunie. Il fait savoir, dans ce sillage, qu'il sera question, au terme de cette rencontre, de mettre en place un réseau de suivi pour l'application des recommandations dudit colloque, rappelant sur sa lancée que la position du FLN est celle de l'Algérie et du Chef de l'Etat. M. Abdelhamid Si Afif, membre du bureau politique du FLN et président de la commission de préparation de ce colloque déclare, pour sa part, que cette question est une question d'existence et de liberté humanitaire interpellant tous les «libres du monde entier». Il s'inspire, poursuit-il, des principes humanitaires et des valeurs libératrices de l'Algérie. La transgression flagrante du droit international doit cesser, dira Si Afif, convaincu que ce genre d'initiatives contribue assurément à faire découvrir le vrai visage de l'occupation. Ce colloque constitue, selon lui, «un message fort à l'endroit du peuple palestinien et une invitation à dénoncer d'une seule voix les cruautés perpétrées sur des détenus innocents». «NOUS SOMMES APPELES À TRANSFORMER CETTE QUESTION EN UNE AFFAIRE DE CONSCIENCE» M. Mouan Bechour, président du Centre international arabe pour la continuité et la solidarité, déclare d'entrée que «l'Algérie, ayant mené une révolution exemplaire, ne sera jamais une terre de normalisation avec l'Etat hébreu». D'après lui, notre pays est un lieu opportun pour lancer une campagne internationale pour soutenir les détenus palestiniens. «Nous sommes appelés à transformer cette question en une affaire de conscience, en mobilisant tous les moyens médiatiques et juridiques contre l'instauration de ces prisons sionistes et américaines, secrètes ou officielles soient-elles». Le Docteur Abdelaziz Said, président de la commission préparatoire de ce colloque, laisse entendre que cette question des détenus dans les prisons d'occupation doit être l'affaire de toute l'humanité. Et aujourd'hui, dira le même intervenant, «la libération de la Palestine sera inachevée sans la libération de tous les détenus». M. George Gualaoui, membre du Parlement britannique, a tenu à saluer les efforts de l'Algérie consentis pour défendre la cause palestinienne. Ce pays, souligne-t-il, a beaucoup appris de son expérience coloniale. Seulement cette question doit stimuler le renforcement de l'unité des pays arabes, ayant pour «obligation de faire pression sur cet Etat sioniste pour libérer les détenus sans raison valable». Le même intervenant évoque à cet effet les images des détenus montrées sur le site WikiLeaks. Ce qui donne le droit aux Etats arabes, d'après lui, de demander des explications. 10.000 PALESTINIENS DANS LES GEÔLES ISRAELIENNES Mme Halima Boumediene, parlementaire française, estime, pour sa part, que le silence complice n'est plus toléré, si l'on tient compte de l'enfer quotidien que subissent ces détenus. On s'acharne à les punir, dira-t-elle, alors qu'ils ont le droit de poursuivre la résistance même au sein des prisons. Il s'agit d'un déni de démocratie, de la part d'un Etat qui se prétend démocrate, souligne-t-elle. Contre ceux laissant s'installer l'impunité, il faut mettre le holà, déclare ce parlementaire, faisant savoir que les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes sont de l'ordre de 10.000. Mme Boumediene estime qu'il faudrait que les Etats arabes procèdent dans les plus brefs délais au gel de leurs relations économiques avec Israël. Moufti à El Qods, M. Ekrima Sabri a été également de la partie. Il dénoncera, de son côté, les actes illégitimes et illégaux perpétrés contre ces détenus qu'il qualifie de «héros». Il propose, à cet effet, de mettre en place une stratégie arabe pour libérer ces prisonniers qui ont eu pour seul tort de réclamer la liberté.