Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le médiateur de l'ONU pour la Syrie, Staffan Mitursa, ne désespère pas de mettre fin à quatre années de guerre dans ce pays qui ont fait quelque 220.000 morts. Il entamera le 4 mai, à Genève, selon un porte-parole de l'ONU, de nouvelles discussions politiques séparées avec des représentants du régime, de l'opposition et de la société civile. Il s'agit, explique-t-il, de « tester » leur volonté de « réduire l'écart » entre leurs positions respectives et de « vérifier si les protagonistes sont prêts à passer du stade des consultations à celui des négociations ». La Coalition de l'opposition a réaffirmé, selon son président, Khaled Khoja, son attachement à une solution politique et à la reprise des négociations où elles s'étaient arrêtées. « Toutes discussions doivent se baser sur la formation d'un gouvernement transitoire doté des pleins pouvoirs », dit-il. L'opposition de l'intérieur, connue sous le nom de la « déclaration du Caire », a assuré qu'elle y serait. Le gouvernement pourrait être représenté par l'ambassadeur de Syrie auprès de l'ONU à Genève, Hussam Eddin Ala. A la différence des deux premiers rounds (Genève 1 et Genève 2), il entendra pendant quatre à six semaines les acteurs régionaux, notamment l'Iran, reconnu comme « acteur important dans la région » et à même de persuader « le régime syrien de participer à une transition » politique. « D'ici à la fin juin, nous serons en mesure d'évaluer s'il y a une convergence sur les problèmes de fond et de faire un rapport au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon », dit-il, précisant qu'il n'a pas adressé d'invitation aux « groupes terroristes » comme Daech, Al Nosra ou Al-Qaïda. Principal point de litige : le sort du président Bachar al Assad. Les prédécesseurs de Staffan de Mistura, Kofi Annan et Lakhdar Brahimi, ont jeté l'éponge après avoir constaté leur échec dans la recherche d'une solution négociée. Kofi Annan a présidé en juin 2012 une conférence qui a permis la publication du « communiqué de Genève » sur les moyens de faire taire les armes et d'assurer une transition politique en Syrie, mais sans régler la question du rôle futur du président Bachar al Assad. Lakhdar Brahimi a supervisé les négociations de « Genève 2 » début 2014. Celles-ci n'ont pas abouti.