Le président Bachar Al Assad fait partie de la solution en Syrie, a souligné hier le médiateur de l'ONU, Staffan de Mistura. «Le président Assad fait partie de la solution et je continuerai à avoir des discussions importantes avec lui», a souligné l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, qui vient d'effectuer une visite de 48 heures à Damas. M. de Mistura, qui s'exprimait à l'issue d'une entrevue à Vienne avec le chef de la diplomatie autrichienne, Sebastian Kurz, doit présenter le 17 février au Conseil de sécurité un rapport pour stopper le conflit. Il a réitéré sa conviction que la seule solution est une solution politique et que faute d'accord, le seul à profiter de la situation est le groupe Daech, qui est comme «un monstre qui attend que le conflit se poursuive pour prendre avantage de la situation». M. Kurz a de son côté relevé que dans le combat contre Daech, «il peut être nécessaire de lutter du même côté que Damas, même si Assad ne sera jamais un ami ni même un partenaire». Troisième émissaire de l'ONU pour la Syrie après Kofi Annan et Lakhdar Brahimi, M. de Mistura s'était concentré jusque-là sur l'instauration d'un gel des combats, notamment avec la métropole d'Alep (nord) comme modèle. Avant lui, le diplomate chevronné Lakhdar Brahimi avait réuni régime et opposition pour des pourparlers à Genève début 2014, mais avait buté sur le refus catégorique de Damas de discuter du sort d'Assad. Il avait critiqué la tenue d'une présidentielle en plein conflit à l'été 2014, s'attirant les foudres du régime qui l'avait alors accusé d'outrepasser sa mission. Selon un sondage publié jeudi, une majorité des habitants des quartiers rebelles d'Alep sont favorables à un gel des combats proposé par M. de Mistura, mais doutent de son application. Jeudi, l'armée syrienne a encore bombardé des localités sur le plateau du Golan, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, une ONG. En quatre ans, le conflit syrien a fait 220 000 morts, 1 million de blessés et 4 millions d'exilés, a rappelé M. de Mistura hier.