Les présidents de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma, et de la Namibie, Hage Geingob, ont également assisté à ce sommet, présidé par leur homologue zambien, Edgar Chagwa Lungu. La Libye, le Sénégal, la Namibie, le Kenya, l'Ouganda, la Guinée équatoriale et le Congo et d'autres membres du Comité ont délégué des représentants de niveau ministériel. Au menu de cette réunion : l'examen et l'adoption du rapport final élaboré la veille par les dix ministres des Affaires étrangères. Ce rapport porte sur l'évaluation du 11e round des négociations intergouvernementales actuellement en cours à New York, la démarche à entreprendre vis-à-vis des autres groupes d'intérêt et les conclusions des consultations effectuées auprès des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, France, Chine et Grande-Bretagne). « Très peu de développements positifs ont été enregistrés sur la voie de la concrétisation des efforts pour que le Conseil de sécurité, l'organe exécutif de l'ONU, reflète la composante de notre organisation universelle pour le rendre plus représentatif des peuples et leurs aspirations », a déclaré Ramtane Lamamra. « Nous avons tous soutenu la nécessité de faire preuve d'une volonté commune et de tout mettre en œuvre pour demander avec force et conviction, réparation de l'injustice historique faite au continent africain », a rappelé le chef de la diplomatie algérienne, avant de déplorer « la qualité et le niveau des propositions faites au groupe africain à New York par les autres groupes d'intérêt dans le but de faire avancer les négociations intergouvernementales sur la réforme du Conseil de sécurité ». « Elles sont restées en deçà des aspirations africaines et la 11e série des négociations intergouvernementales en cours à New York a vu, encore une fois, les différents groupes d'intérêt réitérer leurs positions traditionnelles au sujet de la réforme, sans aucun résultat concret », a-t-il dit. Et de préciser à l'endroit des cinq : « Le fonctionnement du Conseil de sécurité ne gagne pendant ce temps ni en transparence ni en capacité d'écoute des parties aux crises et encore moins des organisations régionales concernées telle l'Union africaine », qui a exprimé sa position sur les réformes de l'ONU dans le consensus d'Ezulwini et réaffirmé par la Déclaration de Syrte. « Tous sont pour un élargissement modeste de la catégorie des sièges permanents dans le cadre d'une sous-catégorie de membres non titulaires du droit de veto », a regretté le chef de la diplomatie algérienne. « Si elle venait à se concrétiser, cette démarche des cinq permanents se ferait au détriment de l'Afrique et priverait donc une telle réforme de cohérence et de légitimité », a prévenu Lamamra. « L'Algérie est plus que jamais convaincue que dans le cadre du processus de négociations intergouvernementales, l'Afrique doit maintenir son esprit d'ouverture dans la promotion de sa position et œuvrer pour réduire les divergences avec les autres groupes d'intérêt sur les questions de fond et de procédures. Cette réduction de divergences doit avoir lieu sans compromettre la recherche persévérante de la satisfaction de ses intérêts propres qui s'identifient, en l'occurrence aux intérêts bien compris des Nations unies elles-mêmes », a expliqué le ministre. Lamamra a averti, à ce propos, les auteurs d'initiatives qui veulent porter atteinte à la cohésion de l'Afrique. « Ces initiatives, qui viseraient à résumer ou à fusionner des textes sans l'accord préalable des Africains, ne pourront pas contribuer à l'enrichissement du débat et encore moins à une nécessaire régénération de l'organisation des Nations unies », a affirmé Lamamra. « La position conservatrice qui ne rend pas justice à l'Afrique ne doit pas ébranler notre foi dans la poursuite de notre légitime revendication jusqu'à son aboutissement. Cette position consiste à être pleinement et de façon permanente représenté au Conseil pour y jouer le rôle qui doit être le nôtre dans le règlement des crises et conflits qui interpellent la communauté internationale dans son ensemble tout en étant majoritairement situés en Afrique », a conclu Lamamra.