Photo : Fouad S. Une cinquantaine d'hommes d'affaires iraniens ont rencontré, lundi dernier, à Alger, M. Tahar Khellil, président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), dans le cadre des discussions sur les opportunités de partenariat et de coopération entre les opérateurs économiques algériens et les industriels iraniens, intéressés par le développement de projets économiques en Algérie. En effet, cette délégation d'industriels et d'entrepreneurs qui séjourne à Alger depuis quatre jours, rencontrera, aujourd'hui, à l'hôtel Mercure, des opérateurs algériens dont plusieurs d'entre eux ont eu à visiter des usines et des complexes industriels iraniens. Le président de la CACI a brossé dans ce sens un tableau circonstancié de la coopération économique et commerciale algéro-iranienne en la situant dans son contexte politique des deux pays dont les relations sont excellentes. M. Ahmed Ouyahia a, récemment, eu, dit-il, des négociations avec son homologue iranien à Téhéran, sans oublier que les présidents Bouteflika et Ahmadinejad entretiennent des rapports de haut niveau susceptibles de se solder par un partenariat stratégique entre les deux Etats. En effet, Khellil a rappelé que « des opérateurs économiques algériens ont visité plusieurs unités de production en Iran, telles que les usines de traitement de l'eau et des unités de construction de turbines à gaz. Le partenariat peut, notamment se développer dans ces secteurs ». Il a précisé que « le montage de véhicules iraniens en Algérie est envisageable et même prévu dans les négociations bilatérales alors que la construction de cimenteries est également possible ». Aussi, le secteur de l'habitat constitue un créneau de partenariat d'autant plus que l'Algérie ambitionne de construire 2 millions de logements en vertu du plan quinquennal 2010-2014. «Les Iraniens auront une bonne partie de ce programme, dira le président de la CACI, ajoutant que « la coopération entre les deux pays peut s'étendre aux secteurs du caoutchouc, de la pièce de rechange industrielle, de la confection et de la sous-traitance, ainsi que le marketing et plusieurs autres secteurs d'activité représentés dans cette délégation iranienne ». Il estime que la visite des hommes d'affaires iraniens sera concluante. « Les opérateurs économiques algériens doivent profiter de cette bonne volonté de nos responsables politiques et sont prêts à échanger des informations et des expériences économiques entre les entrepreneurs algériens et iraniens », a-t-il souligné. Les rencontres business to business (B to B) qui auront lieu, aujourd'hui, seront, en effet, déterminantes pour sceller un partenariat fécond et durable entre les deux pays. Pour sa part, M. Hedayat Hatami, directeur du commerce extérieur au sein de la Chambre de commerce et d'industrie de Téhéran, a soulevé le problème d'octroi de visas pour les hommes d'affaires iraniens désireux visiter l'Algérie en proposant « une liste d'opérateurs économiques iraniens pour faire du commerce avec leurs homologues algériens », ajoutant que « nous sommes prêts à accueillir des opérateurs algériens à Téhéran et nous voulons accélérer la mise en place du Conseil économique et commercial algéro-iranien ». Les échanges économiques sont importants et se chiffrent à plus de 5 milliards dollars sachant que l'Iran peut construire, dit-il, quatre unités de production dans le secteur de l'agroalimentaire et de l'emballage en Algérie. « Nous pouvons édifier 45 unités de cimenterie fabriquant plus de 75 millions de tonnes de ciment par an », a-t-il ajouté.
