Les éleveurs, issus d'une vingtaine de wilayas, se concertent pour créer une fédération nationale des éleveurs de bovins laitiers afin de défendre leurs intérêts et trouver une solution à la hausse des prix de l'aliment de bétail. Ils comptent énormément sur l'aide des pouvoirs publics pour sauver une filière en danger notamment dans les wilayas où les éleveurs ne disposent pas ou n'ont pas suffisamment de terres pour cultiver les fourrages. Ils demandent notamment la révision du prix de revient du litre de lait vu l'augmentation des coûts de production, tirée par une hausse des prix de l'aliment de bétail. Pour rappel, le prix de cession du litre de lait de vache, y compris les primes accordées par l'Etat, est de 45 DA, alors que le coût de revient réel dépasse les 70 DA. La botte de paille est cédée à 500 DA en pleine saison et atteint 1.000 DA en hiver, alors que celle du foin a franchi les 1.500 DA sans oublier le son dont le quintal s'affiche à 3.000 DA. A cela s'ajoute l'opportunisme des revendeurs des aliments de bétail qui profitent de la forte demande des grandes wilayas productrices de lait mais qui n'ont pas suffisamment de terres pour cultiver eux-mêmes les fourrages, pour augmenter les prix à leur guise. Pour certains responsables de la filière, l'Etat doit intervenir pour aider les éleveurs à trouver des solutions à cette situation. Les problèmes de la corporation ont déjà été exposés au ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Ils ont réclamé l'octroi de concessions aux éleveurs et investisseurs en vue de renforcer la culture fourragère autour des périmètres se situant à proximité des stations de traitement des eaux usées épurées et dans le Grand Sud. Pour certains éleveurs, le seul paramètre qui fonctionne, mais qui reste à parfaire, est la collecte de lait cru qui a connu des progrès très importants. Mais au niveau des élevages, les rendements demeurent insignifiants. Pour d'autres, il est temps de mettre un terme à la création des laiteries et d'orienter, plutôt, les investissements vers l'amont, l'installation d'élevages plus performants et l'encadrement des éleveurs en vue d'améliorer le rendements laitier par vache.