Alger, épicentre du nouvel ordre politique international ? Elle abritera la semaine prochaine trois rendez-vous internationaux de premier plan. Une conférence internationale pour commémorer le 50e anniversaire de la résolution 1514 des Nations unies, portant «Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux» se tiendra lundi et mardi prochains parallèlement à une réunion du Conseil africain des sages que préside Ahmed Ben Bella, l'ex-président de la République sur la prévention des conflits. Mercredi et jeudi, soit les 15 et 16, elle permettra aux juristes africains de se retrouver pour parler de la lutte contre le terrorisme. Alger marquera un arrêt devant les transformations enregistrées sur la scène internationale par les anciens pays colonisés. Devenus indépendants, ces derniers participent tous à la réalisation des objectifs de la Charte de l'ONU dont ils sont membres. Dont celui d'en finir avec le colonialisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations et de «promouvoir et encourager l'intégration régionale et la coopération Sud-Sud, seules à même de contribuer à la facilitation de leur participation équitable à la conduite des affaires internationales dans le cadre d'un multilatéralisme rénové et à leur insertion dans l'économie mondiale». Selon Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, qui a animé hier matin un point de presse à la Résidence El Mithaq, pour annoncer la tenue à Alger de cette conférence, cet anniversaire doit être une occasion pour «explorer les voies et moyens de nature à contribuer à identifier les mesures les plus efficaces pour l'élimination totale et sans entraves du colonialisme qui est incompatible avec la Charte des Nations unies» et remettre sur le métier le droit des «enfants» de la 1514 - «près d'une centaine de pays» selon Messahel- à avoir leur place dans tous les forums pour dire leur mot et rappeler la pertinence et la validité de l'esprit de cette déclaration pour leur permettre de «jouer leur rôle dans la prise de décision internationale», «exercer la plénitude de leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels» et «agir pour plus de démocratisation du système onusien». «Surtout en ces moments où les souverainetés sont remises en cause constamment. Comme au Soudan, en Irak», affirme M. Messahel insistant sur la nécessité de «s'adapter» au village planétaire. «Cette conférence qui se couverte par quelque 80 journalistes étrangers verra la participation de nombreuses personnalités politiques, dont au moins 200 étrangers», dit-il en soulignant que la résolution 1514 qui a été adoptée trois jours après les manifestations du 11 décembre est née dans le contexte de la révolution algérienne qui influencé sa rédaction et accéléré la libération, dans le sens plein du mot, des autres payes ensuite. Selon M. Messahel, cette Conférence qui verra la participation de centaines de personnalités, dont l'ancien président de la Zambie, Keneth Kaunda, l'ancien président de l'Afrique du Sud, Tabo M'Beki, des représentants de la société civile, du secrétaire général de la Ligue arabe, du président de l'Union africaine, de représentants de l'Union du Maghreb arabe, sera sanctionnée par un «Appel d'Alger» qui sera adressé aux Nations unies et à l'opinion publique internationale. Des ateliers (cinéma, médias…) seront organisés. «C'est pour conserver la mémoire des peuples ayant combattu la colonisation», explique le conférencier précisant qu'un atelier dédié à la place des femmes dans l'émancipation des peuples est prévu. «Il sera modéré par la Sud-africaine Wynie Mandela», dit-il précisant que le journaliste chilien Pablo Cardenas gérera celui sur les médias.