Les enfants qui habitent le lotissement n'ont qu'une route à traverser pour aller faire trempette. Comme toutes les localités qui ne vivent que le temps d'une saison, Zemmouri, l'ex-Courbet, se pare déjà aux couleurs estivales. Quelques boutiques proposent des tenues et des accessoires de plage, du matériel de pêche, des ballons et les centres de vacances, l'une des vocations de la région, commencent à se remplir. Quelques familles ont aussi loué dans le camping mais on s'attend au niveau du complexe Farès à une ruée après le Ramadhan. La grande attraction de ceux qui y viennent le week-end reste ces petits restaurants qui surplombent la grande plage qui s'étire sur quatre ou cinq kilomètres. On y vient de la capitale, de Boumerdès ou de Tizi Ouzou pour le plaisir de s'y attabler, déguster de la sardine grillée, des crevettes et des pièces de poisson frais. Le port, qui compte plus d'une centaine de sardiniers, livre à des kilomètres à la ronde. Les prix sont abordables, mais les gérants, comme presque partout, ne semblent pas très soucieux de l'hygiène. D'aucuns optent pour une balade dans le nouveau port où l'arrivée le soir vers 22 h des pêcheurs anime les lieux. Poumon de verdure Nous sommes en début de saison estivale et l'afflux modeste des estivants ne rappelle pas la ruée des plages de la capitale ou de Bejaïa. On ne se marche pas sur les pieds et l'on peut poser son parasol où bon nous semble. Si on a oublié le sien ou qu'on n'en a pas encore acheté, on peut le louer sur place pour 150 DA. « J'ai aussi des planches que je loue à 200 DA l'heure », nous confie un jeune qui dit attendre l'été avec impatience. De nombreux pêcheurs semblent aussi trouver le calme et la quiétude pour s'adonner à leur passion. Elle semble, au vu du nombre de ceux qui jettent leurs lignes dans les flots, largement pratiquée. Deux jeunes à dos de cheval traversent la longue plage sans déranger personne. Et on ne trouve pas trace pour le moment de ces jeunes qui vendent beignets ou colifichets.Il n'y a pas que la mer qui attire ceux qui séjournent à Zemmouri El Bahri. La forêt du Sahel, connue communément sous le nom de Chouicha, est devenue un lieu très prisé. Elle est aussi à deux pas de la mer et quelques dunes sont sous les pins qui forment son extrémité. Beaucoup de familles viennent jusqu'en début de soirée pique-niquer, et dans quelques fast-foods, les joueurs de dominos s'adonnent à leur jeu favori. L'endroit était encore il y a quelques années un repaire de terroristes. « Tout cela, c'est du passé », note un familier des lieux, pour qui la tranquillité attire de plus en de gens en quête de détente. Sous les pins, on déroule tapis et on laisse les enfants courir et respirer. D'autres, plus curieux, s'amusent du spectacle des chevaux derrière les clôtures. Le champ de courses couru par les turfistes est mitoyen de Chouicha. La aussi, un effort sur l'hygiène devrait conduire à un meilleur nettoyage de la pinède amochée par des détritus. C'est à l'orée de ce poumon de verdure que se trouve le complexe Adim qui attend aussi les locataires de ses chalets et bungalows. La piscine, qui est l'une de ses attractions, est toujours vide mais nous, dit-on, « il faut se presser pour la réservation car le Ramadhan perturbe un peu la programmation mais bientôt la clientèle va affluer ». Autour de 15. 000 DA la nuit pour un F2 ou de 14.000 pour un studio. On y trouve un restaurant mais on peut faire aussi sa cuisine. On quitte la ville qui a gardé dans ses chalets qui jouxtent la route nationale les stigmates du séisme de mai 2003 qui a fait perdre beaucoup de son charme à Zemmouri. Le long de la RN 24, qui file vers Cap Djinet, on roule parallèlement à la mer et la terre fertile est travaillée. C'est le royaume de la vigne. L'automobiliste peut pour le moment se contenter d'autres produits frais et à bon marché (la pastèque est à 45 DA le kilo et la pêche des vergers alentour, à 60 DA). Les agriculteurs ne sont pas les seuls à faire de bonnes affaires dans les parages. Tout le long de la côte qui s'étend jusqu'à Dellys, l'extraction de sable ne semble pas prendre de répit.