Lors du discours qu'il a prononcé à l'ouverture officielle de la 9e édition du Festival culturel national de l a musique Diwan, le wali de Béchar, Mohamed Salamani, a souligné que ces grandes manifestations culturelles « reflètent le dynamisme dans la sauvegarde et la promotion de notre patrimoine culturel grâce à l'engagement sans faille des organisateurs, réussissant à perpétuer, chaque année, une tradition de modernité de ce style musical particulièrement prisé dans la région ». Cet événement culturel et artistique « est une occasion pour la population de Béchar d'assister à des spectacles donnés par des troupes algériennes, souligne-t-il, avant de remercier le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, qui a institutionnalisé deux festivals culturels, l'un national à Béchar qui s'articule autour d'une compétition, et l'autre international à Alger ainsi que pour son soutien indéfectible à ce genre de manifestation culturelle qui nous tient tant à cœur pour nous donner de multiples facettes de ce genre musical qu'il importe de valoriser davantage pour le faire mieux connaître à travers le pays. Le commissaire du festival, Lamari Hamdani, a signalé, dans son intervention, que « la propagation rapide des mutations culturelles nous a poussés à choisir comme thème pour cette édition « la musique Diwan et les défis de la mondialisation culturelle ». L'objectif est d'attirer l'attention des institutions concernées et des chercheurs et académiciens qui s'intéressent au patrimoine culturel et, plus particulièrement, à la musique Diwan « pour soutenir et appuyer la stratégie adoptée par le ministère de la Culture afin de sauvegarder et de protéger notre patrimoine et notre identité ». Lamari Hamdani a relevé que « les mutations culturelles que connaît notre société conséquemment à une uniformisation et une standardisation des productions et pratiques culturelles, nous poussent à tirer la sonnette d'alarme sur notre patrimoine culturel », tout en constatant que « malgré la résistance développée par quelques structures des cultures dominées telles que le Diwan, il s'avère que cette mondialisation culturelle détruit toutes les spécificités qui ne s'adaptent pas à ses normes ». Comme prévu, la troupe El Amal de Laayoun du RASD, invitée d'honneur de cette édition, a animé la soirée d'ouverture par des chants engagés mais aussi sur l'amour et l'Algérie. Composée de quatre femmes et de deux hommes, la troupe a chanté avec des instruments traditionnels à l'instar de « tabla » en Hassanya. Les trois danseuses ont réussi à séduire le public qui a longuement applaudi la maitrise des gestes et la coordination entre les membres du groupe. Le public n'était pas au rendez-vous La soirée d'ouverture a été marquée par la présence de quelques familles. Le public n'était pas au rendez-vous, contairement aux précédentes éditions, ont constaté des participants. « L'événement coïncide avec les examens du baccalauréat », a justifié un organisateur. Mais pour des citoyens, « il y avait un manque de communication. L'événement n'a pas été assez médiatisé, pour preuve, il n' y a pas d'affiches du festival dans les grandes artères de la wilaya », a précisé Fatima, une fidèle du festival. Le groupe Gnawa El Asr de la wilaya d'Aïn Témouchent était le deuxième à monter sur scène en cette première soirée dans le cadre de la compétition. Il s'agit de sa deuxième participation au festival. Il a animé son concert sous le regard attentif des membres du jury présidé par la chercheuse Kamilia Berkani qui a remplacé le musicien Salim Dadi, absent à l'ouverture du festival. Le groupe « Djmawi Africa », l'invité d'honneur de la soirée, n'a pas failli à sa réputation. Il a créé une ambiance particulière durant plus de 40 minutes. Les musiciens du groupe ont prouvé, à travers les différents instruments qu'ils maitrisent, qu'ils sont « the best » en gardant leur style particulier puisant leurs influences dans le raï, le chaâbi et le gnawi. Ils ont chanté « ya moulana », « salam Alikoum », « Dania meddoum » et « Africa ». En quelques minutes, Djmawi Africa est parvenu à apporter des couleurs chaudes dans le décor tamisé. Il est à signaler qu'un dispositif sécuritaire a été mis en place au niveau du stade Annasr afin d'assurer le bon déroulement de cet événement qui se poursuit jusqu'au 13 juin.