Loin des feux de la rampe mais pleinement dans l'univers plastique, cette ancienne « Bozariste » aux multiples facettes artistiques ne se contente pas de faire de belles toiles. Son obsession première : transmettre son message à ses admirateurs. Décryptage. Si vous êtes un nom dans le monde coloré des arts plastiques, le grand public par contre vous connaît peu. Qui est Ahlem Kourdourghli ? Je suis une artiste plurielle dans le sens où je suis à la fois peintre, céramiste, sculptrice, styliste, décoratrice, professeur d'éducation artistique... un savoir que j'ai acquis au cours de ma carrière notamment au sein de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts d'Alger où j'ai fait mes premiers bancs jusqu'à la sortie de notre promotion en 1989. Parlez-nous de vos débuts dans la peinture et les raisons de ce choix ? Je suis née dans une famille d'artistes. Père dessinateur et photographe et mère dessinatrice aussi et couturière. C'est vous dire que j'ai grandi dans un milieu fait de couleurs, avec la chambre de tirage de photos et les coupons, les chutes de tissus. J'ai eu droit à ma palette à l'âge de cinq ans et c'est à partir de là que j'ai commencé à reproduire les dessins qui se trouvaient sur les timbres. Mes parents m'ont beaucoup encouragée à poursuivre dans cette voie. Petit à petit, le talent aidant et rongée par ma passion, j'ai appris à faire des dessins personnalisés que j'appliquais sur les T-shirts. C'était l'époque de l'adolescence et ce qui m'a d'ailleurs poussée vers l'Ecole des beaux-arts. Quelles sont vos grandes idoles, algériennes ou étrangères ? Etant jeune, accompagnée de mes parents, j'aimais assister aux vernissages des expositions de l'un des plus grands maîtres de la peinture algérienne, Mohamed Khadda. Je restais scotchée devant ses toiles. Par la suite, d'autres auteurs se sont greffés dans le long peloton de mes idoles, tels que Victor Vasarely, Vassily Kandinsky et d'autres plasticiens qui ont marqué l'âge d'or de la peinture universelle. Comment décrirez-vous votre style ? Pour être plus claire, je dirai que je me sens très bien dans l'art abstrait. Il s'agit d'un genre qui me donne la liberté de m'exprimer, de percevoir mes idées à ma façon, et de là, le plaisir de voir le spectateur curieux tenter de comprendre l'œuvre, à poser des questions, à se casser la tête pour deviner le sens de ma toile. J'aime découvrir plusieurs expressions artistiques contemporaines comme les installations. Parlez-nous de votre palmarès, expos perso, festivals... A vrai dire, je suis plus portée sur les expos collectives qu'individuelles, les biennales, les salons, défilés de mode, les installations... De 1989 à ce jour, je n'ai fait qu'une seule expo personnelle, en 2007. Quels sont vos projets ? Pour le moment, je suis en vacances artistiquement, mais avec la rentrée, j'ai plusieurs projets d'expositions collectives, voire personnelles pour redécouvrir le goût des aventures en solo.