Installation de Souad Douibi Le Palais du dey abrite du 16 au 31 janvier 2014 une superbe exposition d'arts plastiques des plus insolites animée par sept artistes des plus inspirés. Le décompte a donc commencé. Comme le signale chaque jour l'artiste Souad Douibi sur son mur de Facebook pour faire monter le suspense. Sa première expo était au Bastion 23 avec le groupe El Sebaghine grâce à Karim Sergoua et Zoubir Hellal. Dix ans après, Nourredine Hamouche lui propose une expo avec un autre groupe d'amis artistes au même lieu. «Toute la place pour la nostalgie depuis le lancement de cette exposition... Aujourd'hui, je vis d'émotion. C'est beau de partager la vie avec ces artistes...» déclare ce touche-à-tout qui revient ainsi dans moins de 10 jours avec «Setta, Ouahed, Seb3a». Une exposition qui rassemblera sept installations de sept talentueux artistes à savoir:Aït El Hara Meriem, Belaïd Mohamed, Chafaï Fatima, Douibi Souad, Nourdine Hamouche, Hab le Hibou et enfin Kourdoughli Ahlem. Chacun, dans sa petite pièce aménagée qu'il va occuper dans ce palais millénaire, viendra poser ses merveilleux objets d'art, et par ricochet, nous surprendre et nous éblouir. Cette exposition qui se fabrique actuellement tout doucement, mais sûrement promet en effet de l'étonnement. Le compte à rebours a commencé. «Mais qu'est-ce que» nous préparent ces sept joyeux lurons? est la question que se posent les plus impatients. Pour Ahlam Kourdourghli, il est dit qu'elle «va nous faire voyager dans le monde de Ziryab». Tout un programme donc à découvrir! Fatima Chafaâ qui vit et travaille en tant qu'enseignante en arts plastiques, après quelques années dans la photographie a fait de la poupée ancienne, obsession de son enfance, l'élément-clé de ses créations qui mêlent la peinture et la sculpture à l'expérience photographique. Les installations qu'elle réalise dégagent une atmosphère prenante et soulèvent, entre autres, des questions sur la persistance de l'enfance chez l'adulte. Fatima est lauréate de plusieurs prix dont le prix Ali-Maâchi du président de la République (2008). Elle expose, en outre régulièrement en Algérie depuis 2003 et à l'étranger depuis 2007. Douée d'une aura assez décalée dans ses conceptions plastiques qui respire la poésie, non sans se départir d'une certaine pointe de gravité, Fatima Chaffaâ nous prépare sans le moindre doute quelque chose encore plus magnifique. Ces derniers temps, l'artiste s'était aussi consacrée à la sculpture par l'argile marqué d'un certain retour aux traditions, insufflant ainsi encore plus de créativité à ses oeuvres. Pour sa part, Nourdine Hamouche qui n'est quasiment plus à présenter est un amoureux fini du signe, «un patrimoine ancestral». A travers son travail agile, c'est un peu à la femme kabyle et berbère que notre artiste tend à rendre hommage. «La femme qui était la première à utiliser toute cette symbolique berbère. La symbolique a un lien fort avec la femme, à l'époque elle faisait réunir la famille. La femme est l'initiatrice de cet art» a-t-il déclaré dans une interview. Que dire de Souad Douibi et ce qu'elle nous concocte? Cela fait des semaines, voire des mois qu'elle confectionne, de ses petites mains de fée, des poupées, à la chaîne! Sur ces petites figurines confectionnées manuellement, quasiment à l'aide de chiffons, sont inscrits des textes poétiques dans les deux langues arabe et français. A la question de «sommes-nous obligés de tout déchiffrer pour comprendre le sens de ces installations?», la jeune artiste nous répondra que non: «Ce n'est pas très important de déchiffrer tout le texte. Capter un ou deux mots c'est suffisant et c'est à toi de faire le lien entre le mot, la poupée et ton anecdote, c'est comme un jeu et ça commence toujours par «ça me rappelle...». Quant à Mohamed Belaïd, artiste céramiste, ce dernier avoue que ses créations ouvertes sur le monde ne s'inspirent pas seulement de l'art, mais de plein de choses qui le sensibilisent. «Cela va des statues de la Grèce antique, en passant par Vincent Van Gogh ou encore Pablo Picasso. Les formes sont revisitées. J'ai laissé mes rêves s'immiscer dans ma création. J'adore aussi m'inspirer de la nature...» Aussi, son exposition au Bastion 23 s'intitule «El 3aqaqir», en référence aux épices, aux herbes et à la nature nous apprend-on. Après avoir brillé récemment par son exposition de peinture représentant des femmes belles et altières, libres et rayonnantes, Aït El Hara Meriem qui n'est plus à présenter revient cette fois avec une nouvelle installation. Depuis 1990 à nos jours, Meriem Aït El Hara n'a cessé d'exposer ses oeuvres en Algérie et à l'étranger. On l'a connue en Algérie surtout à travers ses singulières installations durant le mouvement des Sebaghine. Enfin, si vous, comme moi, êtes super intrigués de savoir ce qu'on nous mijote, une chose à faire alors, allez au vernissage qui se tiendra le 16 janvier à partir de 16 h. Vous aurez par la suite jusqu'au 31 janvier pour revenir admirer de nouveau ces magiques installations inédites!