Après une traversée du désert de dix ans, le Caravanier de Baghdad est revenu sur la scène algérienne, dimanche dernier au soir, à la faveur d'un concert donné au Palais de la culture, Moufdi-Zakaria à Alger, attendu de pied ferme par un public nostalgique. Souffrant d'une sonorisation peu propice aux grands spectacles, Hamid Baroudi s'est contenté de reprendre, sans grande aspérité, son vieux répertoire, à l'aide d'une orchestration improvisée où officiaient de jeunes musiciens — rien à voir avec ses véritables alter ego — qu'il a choisis au terme d'un périple à travers quelques wilayas du pays. Toujours est-il que ce vieux routier, qui a marqué de son empreinte la scène algérienne durant les années d'ouverture tous azimuts (1990), n'a, pour rien au monde, trahi les fondements de son art qu'il puise savamment dans une panoplie de répertoires, algérien, maghrébin, et dans une plus grande mesure, africain. Virevoltant à qui mieux-mieux, sur une gigantesque estrade où trônait une armada de musiciens aussi divers que leurs instruments (toumba, bendir, synthé, violon, mandole, guitare électrique, le grand baroudeur a donné plaisir à ses invités en exécutant ses tubes classiques, « Caravane to Baghdad », « Hakmet Lekdar », « Wayli Wayli », « Tin Marrakech », non sans toutefois reprendre ses vieux coups de cœur de ses « maîtres à chanter » : Lemchaheb, Hayrane en tête. « Je n'ai pas chanté en Algérie depuis 2005. « Ce n'est pas que je ne voulais pas m'y produire, mais il m'était difficile de réunir les bonnes conditions techniques, notamment pour faire un bon spectacle », explique-t-il, en exprimant sa grande satisfaction de voir la fidélité, sans nuance, de ses fans venus nombreux se remémorer l'âge d'or de la chanson algérienne. « Dans ce concert, j'ai voulu donner la chance aux jeunes talents qui écument la scène artistique de tout le pays, que ce soit d'Alger, d'Oran ou d'autres villes », poursuit-il en annonçant la sortie, prévue pour le mois de septembre prochain en Algérie et en Europe, de son nouvel album, « Actuellement en phase finale », dans lequel ce génie des rythmes et des mélodies intègre l'âme et les danses endiablées afro-latines... avec, bien évidemment, des sonorités algériennes.