La 4e édition du Festival «Eté en musique à Alger» s'est poursuivie jeudi passé à l'esplanade Ryadh El Fath, avec au programme quatre univers différents de la variété algérienne, appréciée par un large public. La première formation à monter sur scène est Jil El Ghiwan, venue de la ville des Ponts suspendus, qui a impressionné les mélomanes présents avec un répertoire moghribi. Elle débute son concert par le medh Allah Ya Moulana. Suivra ensuite Ya arbi ya mouslim, une chanson en hommage au peuple palestinien opprimé. En aparté, les musiciens indiquent que les artistes par le biais de leurs chansons ont un rôle important à jouer pour soutenir la cause palestinienne. D'autres titres à la belle poésie se succèdent dont Ennass Houel, Ya hbaba, Hakmet Lekdar, Mal Hali, Ida Daq El Hal. La chanson chaâbi El Hamama est, quant à elle, reprise dans le rythme moghrabi. Ainsi les présents ont renoué avec les plus beaux airs du style moghribi inspirés du répertoire des groupes marocain Nass El Ghiwane, Jil Jilala et El Mchaheb. Le 2e groupe à monter surs scène est Garage Band, qui s'est démarqué avec un répertoire plus moderne faisant danser les nombreux jeunes présents qui ont adhéré à l'univers musical de cette jeune formation. Garage Band, créé en 2010 par Mokrane à la basse et Chekklat à la batterie, a été rejoint par la suite par deux autres musiciens et la dynamique chanteuse Aïda. La chanteuse séduira tout de suite le public, en créant une ambiance de feu en leur lançant d'emblée : «Bonsoir. On va faire la fête surtout que c'est bientôt la fin des vacances.» Cet esprit de fiesta estival se traduit dans le choix des chansons qui ont marqué les hits américain et européen. Le ton est donné avec Liar Liar de Cris Cab avant d'enchaîner avec le célébrissime Célébration de Kool and The Gang et Druk in love de Beyoncé. Les présents sont rapidement conquis par le charme et le dynamisme de la chanteuse et un véritable dialogue s'est installé à travers la reprise des refrains en chœur et les battements de main en synchro entre la scène et le public. La prestation de Garage Band rendra euphorique les présents dans un esprit de partage d'énergie positive avec l'excellent reprise de Happy, de Pharrel Williams. C'est dans cette ambiance joviale et conviviale que le groupe El Dey fait son entrée sur scène sous les ovations du public. Apprécié par la jeunesse algérienne dont il traduit les émois et les aspirations, le groupe El Dey a commencé son programme par Babour el louh (bateau de bois), un texte du patrimoine chanté par le grand Amar Zahi, qui retrouve un nouvel écho auprès de la jeunesse grâce à une nouvelle orchestration de Nabil Bouafia. Les populaires membres groupe El Dey poursuivent ensuite avec leurs plus grand succès à l'instar de Bnat El Bahdja de Ana Djazaïri. Le final du passage d'El Dey est un véritable feu d'artifice musical avec la chanson désormais devenue culte Maria, reprise en chœur avec ferveur par le public, saluant ce véritable bijou au texte pertinent et à la véritable prouesse musicale grâce à la fusion harmonieuse de chaâbi diwan, bedoui et le flamenco sur le mode sika. C'est face à un public chauffé à blanc, toujours dans une ambiance conviviale et familiale, que les membres du groupe Freeklane montent sur scène pour clôturer cette soirée au rythme de la variété algérienne. C'est à la demande du public que le groupe entame son tour de chant par Lalla Mira, titre éponyme de son premier album. C'est tout naturellement que les chansons s'enchainent dans une ambiance euphorique avec El Ghorba Ben El Soltane et Houria. Le leader et chanteur du groupe, Chemseddine, a su créer une véritable passerelle avec le public en le captivant par la sincérité de son interprétation où chaque thématique touche les jeunes au plus profond de leur être. Le quotidien est transcendé dans des textes et musiques qui parlent à tous au-delà du clivage social ou générationnel pour, qu'au final, on savoure des instants de pur bonheur musical. C'est dans cette ambiance fédératrice de liesse populaire que la soirée a pris fin avec des étoiles scintillantes dans le ciel, mais également dans les yeux de chacun des présents. S. B.