La présidente du CRA a rappelé que l'Etat a consacré 8,6 milliards de dinars pour la solidarité durant le mois de ramadhan, affirmant qu'il est nécessaire de veiller à la bonne distribution de cette somme. De ce fait, elle a qualifié les listes des familles démunies établies par les APC de non fiables puisqu'elles comprend, selon elle, de faux démunis. « Il est nécessaire de retirer du dossier à fournir à l'APC l'attestation de non affiliation à la sécurité sociale. Il existe des entrepreneurs et des businessmen qui ne sont pas affiliés, ce qui leur ouvre la voie pour prétendre à l'aide », a-t-elle expliqué. Pour assainir les listes des bénéficiaires des aides, elle a affirmé que le CRA mène un travail de proximité, à la faveur de l'implication de la société civile, notamment les associations et comités locaux, les zaouïas et les mosquées. Le CRA projette également l'installation d'une cellule de réflexion avec le concours du ministère des Affaires religieuses sur les bénéficiaires de la zakat. Le CRA a distribué des colis alimentaires à 10.000 familles démunies durant ce mois de ramadhan grâce aux dons des particuliers et le concours du ministère du Commerce. Parmi elles, 3.000 ont été prises en charge par un seul donateur. L'action du CRA a été axée sur les Hauts Plateaux, le Sud, l'extrême Sud et les régions montagneuses isolées ayant souffert du terrorisme. Toutefois, Saïda Benhabilès a regretté que la solidarité se soit diluée. « La culture de la solidarité est en en danger puisque le matériel a pris le pas sur le spirituel, les coutumes ancestrales et le don de soi », a-t-elle souligné. Pour elle, la solidarité, « colonne vertébrale de la société », est un travail au quotidien afin de garantir la dignité des citoyens démunis. « On ne décrète pas la solidarité, elle est portée par le voisinage et la famille », a-t-elle soutenu, estimant que « l'aide ne doit nullement se transformer en charité ». Dans ce contexte, elle s'est réjouie du dernier communiqué du Premier ministère qui a banni le mot couffin et évoqué le colis alimentaire ou somme d'argent. Ceci l'a amenée à souligner l'éventualité d'accorder l'équivalent de l'aide en argent. « Mais c'est un travail qui est loin d'être aisé étant donné les moyens logistiques limités du CRA qui n'a pas de budget et qui vit des dons », précise-t-elle. La présidente du CRA n'a pas manqué de souligner le travail qu'elle mène depuis son arrivée à la tête de cette institution en mars 2014, pour redynamiser le travail d'entraide. Elle a soutenu que le CRA a retrouvée sa crédibilité ce qui a permis de lancer nombre d'actions. A commencer par l'acquisition de trois cliniques mobiles cofinancées par le footballeur Lionel Messi et l'opérateur de téléphonie mobile Ooredoo, la signature prochaine d'une convention avec le ministère de l'Education pour la vente de timbres du CRA dans les établissements scolaires et la création d'une aire de stockage avec le concours du Forum des chefs des entreprise. Des étudiants ont exprimé leur souhait de créer des antennes du CRA au sein des universités.