L'Algérie est déterminée à engager l'aventure de l'industrie automobile. Preuve en est, M. Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, vient de confirmer au Conseil de la nation que les discussions avec le constructeur automobile français ‘'Renault'' pour l'implantation d'une usine de construction en Algérie sont toujours en cours et une rencontre réunira les deux parties à la mi-janvier 2011. M. Benmeradi a souligné, en marge d'une séance plénière consacrée aux questions orales, « qu'il y a eu les premières manifestations des Français de reprendre les négociations avec nous. Nous sommes au stade d'échanges d'informations. C'est un dossier qui est à l'étude. Renault est en train de préparer des dossiers pour répondre à un certain nombre de nos interrogations. Nous-mêmes sommes en train de préparer des réponses à un certain nombre d'interrogations », a-t-il fait savoir . Sur les exigences de l'Algérie, le ministre précise que «nous exigeons à ce que le projet ne soit pas uniquement une usine de montage, mais une véritable usine de fabrication de véhicules avec un taux d'intégration progressif, permettant à la sous-traitance algérienne de participer au projet. Nous exigeons également, du partenaire étranger de s'engager avec nous financièrement dans l'investissement, et qu'il n'apporte pas uniquement sa marque et son label. Nous voulons qu'il s'implique». Il a souligné que «la partie française a posé également certaines conditions qui ont trait notamment à la protection du marché national de l'automobile et à la suppression de l'importation de véhicules. Eux exigent, de leur côté, un certain nombre de garanties que nous ne pouvons pas leur donner, des garanties de protection du marché et qu'il y ait plus d'importation de véhicules etc. Ce sont-là les questions sur lesquelles nous travaillons», a-t-il précisé. Par ailleurs et dans le cadre des réponses fournies aux sénateurs, le même ministre a indiqué que l'inventaire dressé par le gouvernement pour l'évaluation des actifs industriels a permis de répertorier 948 lots de terrains vacants d'une superficie globale de 600 hectares. Le ministre a précisé que ces terrains -classés actifs fonciers excédentaires- sont répartis sur 25 zones industrielles à travers le pays. Benmeradi a ajouté que l'opération de concession par adjudication d'actifs fonciers sera lancée à partir de janvier 2011 au profit des promoteurs de projets. LA MOSQUEE EST IMMUNISEE CONTRE LES IDEES SALAFISTES Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Bouabdallah Ghlamallah, a affirmé pour sa part que «les idées salafistes qui dénaturent l'histoire et travestissent la réalité ne sont plus une menace pour la référence religieuse nationale», soulignant que les efforts consentis avaient permis d' «immuniser» la mosquée contre ces idées « confinées dans les couloirs des universités et aux abords de certaines mosquées ». Concernant le relation de l'imam avec l'association religieuse, le ministre a rappelé qu'elle était «régie par les lois de la République», ajoutant que son département «attend que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales présente le projet de révision de la loi sur les associations pour proposer un amendement à même d'éviter tout différend entre les imams des mosquées et les associations religieuses». Une proposition qui permettra aussi, a-t-il dit, d'éviter que la mosquée ne soit empreinte d'une tendance sectaire ou partisane par les tenants de telles idées. Rappelant que l'actuelle loi sur les associations était une loi générale, il a souligné que l'amendement portera sur la spécificité de l'association qui gère la mosquée et qui est différente de toute autre association. Concernant l'encadrement des mosquées à l'échelle nationale, M. Ghlamallah a affirmé qu' «il y a 55% d'imams titulaires, 15% d'imams officiants, 20% d'enseignants du Saint Coran et d'agents de mosquées et 10% de diplômés universitaires bénévoles en attente de recrutement». A propos des imams qui ont refusé de se lever pour saluer l'hymne national «Kassaman», le ministre a indiqué qu'ils ont été présentés devant le Conseil scientifique où «ils se sont expliqués sur ce comportement qui n'émanait ni d'une désobéissance ni du non-respect des symboles de l'Etat algérien et ont présenté des excuses». Le ministre a précisé que le Conseil scientifique a orienté ces imams vers la commission paritaire qui a adopté les recommandations du Conseil scientifique en vertu desquelles ces imams sont «interdits de prêche pour une durée indéterminée». Bien que l'incident soit «limité dans le temps et l'espace», tous les imams du pays l'ont «condamné», a précisé le ministre. Pour ce qui est de la construction de la mosquée d'Alger, le ministre s'est dit «optimiste» devant les pas franchis, mettant en exergue l'importance et l'envergure de la mosquée dont l'étude a nécessité «beaucoup de temps et de grands efforts». La commission nationale des marchés, a-t-il dit, «étudie les cahiers des charges dans le détail», précisant que de grandes entreprises de par le monde sont intéressées par ce projet. A noter que M. Ghlamallah a, en marge de cette séance, indiqué, en réponse à une question sur les fonds de la Zakat que «des instructions ont été données pour que ces fonds ne restent pas dans les caisses». UNE LOI SUR LA MENDICITE EN COURS D'ELABORATION Le ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, M. Said Barkat, a annoncé, par ailleurs, qu'un projet de loi qui prévoit des dispositions dissuasives contre la mendicité en Algérie est en cours d'élaboration. Il a indiqué qu'une cellule, composée de représentants de plusieurs secteurs, a été installée en vue de proposer des mesures dans le cadre d'un projet de loi prévoyant des dispositions dissuasives «rigoureuses» en matière de lutte contre la mendicité. Le texte de loi qualifié de «rigoureux» vise à lutter contre les réseaux de mendicité notamment ceux recourant à des enfants, des bébés ou des personnes handicapées, a-t-il affirmé. Le projet propose la prise de sanctions contre les parents qui utilisent leurs enfants dans la mendicité dont des «peines d'emprisonnement, le retrait des enfants aux parents qui les exploitent dans la mendicité et leur placement dans des centres spécialisés pour les protéger et garantir leur sécurité», a précisé M. Barkat. Les mendiants membres de réseaux organisés «n'ont pas besoin d'aides, car ils recourent au gain facile et rapide par tous les moyens notamment illicites», a-t-il estimé. Il a estimé nécessaire de faire la différence entre l'aumône donnée aux nécessiteux qui ont réellement besoin d'aide et le phénomène de mendicité organisée.