Le plus grand bidonville de la wilaya d'Alger, Erremli, une excroissance de tôles ondulées, de parpaings et de baraques en bois à Gué de Constantine où s'entassent un millier de familles, est en passe d'être rasé, a laissé entendre, hier, Abdellkader Zoukh. Le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a annoncé en marge du lancement de la rentrée scolaire 2015-2016 que le transfert et le relogement des habitants de ce bidonville « se fera dans les meilleurs délais », mais sans donner de date précise. « Il est impossible de donner une date précise » pour ce transfert, a-t-il ajouté. Selon le chef de l'exécutif de la wilaya d'Alger, « cette opération de transfert a été retardée du fait du dernier mouvement dans le corps des walis, ainsi que par les préparatifs de la rentrée sociale et scolaire ». Mais il a affirmé que « la commission chargée d'organiser l'opération de relogement des 1.000 familles du bidonville d'Erremli travaille toujours, et lorsque cette commission rendra ses conclusions, le transfert aura lieu ». Au moins 4.000 travailleurs de la wilaya seront mobilisés pour cette opération, a-t-il précisé, avant d'expliquer que « des moyens seront dégagés pour prendre en charge le transport des enfants scolarisés ». Le recasement des habitants de ce bidonville, prévu avant le mois sacré du ramadan, n'a pu se faire à cause des dossiers des postulants qui sont toujours à l'étude, ont indiqué en juin dernier des sources proches de la wilaya. « Les familles d'Erremli sont impatientes de déménager, mais nous sommes plus impatients qu'elles, car ce bidonville, le plus grand de la capitale, gêne les travaux de construction du viaduc d'oued Ouchayah et d'aménagement d'oued El Harrach », avait souligné le wali Abdelkader Zoukh. En fait, l'éradication de l'immense bidonville d'Erremli où vivent un peu plus de 1.000 familles, qui va jusqu'à la raffinerie de Sidi R'zine et ses torchères, ouvrira la voie à la réalisation de la grande déviation routière, un immense pont, qui fera la jonction entre oued Ouchayeh et l'autoroute Est-Ouest (vers Oran et Constantine) au niveau de la commune de Baraki. Jusqu'à présent, 20.000 familles habitant des sites précaires dans la wilaya d'Alger ont bénéficié d'un logement à la faveur du programme de résorption de l'habitat précaire lancé en 2014 par les autorités locales. L'opération avait débuté le 21 juin 2014 avec la distribution d'un premier quota de 25.800 logements sociaux-locatifs implantés à Alger, Blida et Boumerdès, sur un programme global de 84.700 logements, alors que le nombre des familles concernées est de 72.752, selon un recensement effectué en 2007. Ce recensement, actualisé en juillet 2013, a porté sur cinq catégories d'habitat : les bidonvilles, les chalets, les quartiers vétustes, les immeubles menaçant ruine (IMR) et, enfin, les caves et les terrasses. Le retard pris dans le transfert des habitants d'Erremli a contrarié le programme de réalisation du viaduc d'oued Ouchayah, une pièce maîtresse dans le plan de désengorgement du centre-ville de la capitale. Le ministère des Travaux publics avait exigé, rappelle-t-on, des autorités locales de « mettre le paquet » pour raser le bidonville d'Erremli, afin de livrer dans les meilleurs délais le projet de la radiale d'oued Ouchayah, qui fait la jonction entre le tunnel d'oued Ouchayah (Bachdjarrah) avec l'autoroute Est-Ouest au niveau de la commune de Baraki. « La radiale d'oued Ouchayah est stratégique pour la capitale. Elle permettra aux automobilistes de quitter rapidement le centre-ville. Il faut y mettre le paquet », souligne-t-on au ministère des Travaux publics. En fait, le programme de relogement dans la wilaya d'Alger a permis de relancer plusieurs projets dont la ligne ferroviaire électrifiée à double voie Birtouta-Zéralda, le barrage de Douéra et le stade communal de Birkhadem, par la libération des terrains squattés par des indus occupants.