Si les thèmes sont des classiques, l'œuvre demeure d'une notable originalité. Avec ses vingt-trois toiles exposées depuis samedi dernier à la galerie d'arts Aïcha-Haddad, à Alger - évènement organisé par l'Etablissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger -, Mourad Boucenna ne s'emmêle nullement les pinceaux pour impressionner ceux qui avaient chanté le lamento d'un impressionnisme algérien qu'ils jugeaient moribond. Du moins devant un « abstrait » de plus en plus conquérant de la scène des arts plastiques. Avec l'art et la manière, l'artiste peintre s'en va dérouler, à qui veut voir et s'envoûter, des sites naturels et historiques qu'il peint et dépeint avec une subtile touche artistique donnant toute la mesure à son talent d'autodidacte. On y découvre, très ravis, des hauts lieux de Dame nature algérienne, Hammam Melouane, El Qantara, la Kabylie, la baie d'Alger...épousant pour quelques-uns ce que l'Algérie compte comme l'un de ses précieux œuvres historiques et archéologiques, à savoir La Casbah de cet enfant d'Alger qui revendique une touche méditerranéenne à son art. D'où ces sublimes tableaux reprenant les vieux ports d'Alger et Cherchell et la coôte escarpée de Raïs Hamidou. « Le choix de thèmes correspond parfaitement aux courants impressionniste et réaliste desquels je revendique mon identité artistique. Passionné de paysage, je prenais mon appareil photo pour avoir la matière que je dessinais dans une esquisse, avant de la mettre en toile », souligne cet artiste qui compte à son actif trois expositions individuelles et plusieurs collectives. Il compte s'investir davantage dans cet univers qu'il a connu loin, des bancs de l'école des Beaux-Arts d'Alger. C'est dans ce cadre justement qu'il fait part de son vœu de disposer de son propre atelier « loin du vacarme » de la capitale...Histoire d'inspiration.