Le peintre orientaliste, Rachid Talbi, dévoile, jusqu'au 31 décembre, à la galerie d'art privée Dar El Kenz de Chéraga, à Alger, une très belle déclinaison d'œuvres sur le thème «Lumières d'Algérie». La peinture de l'artiste peintre Rachid Talbi se veut une peinture aux couleurs lumineuses et aux tracés personnifiés. Autodidacte par excellence, l'artiste livre des tableaux aux sujets variables, avec, toutefois, une prédominance pour les portraits et les scènes de fantasia. Licencié en microbiologie, Rachid Talbi ne vit que pour et par la peinture. Une discipline qui l'accapare au plus haut point. Cet intérêt pour les arts plastiques lui a permis de percer certaines techniques, dont la peinture à l'huile, l'aquarelle, l'acrylique, les pastels, le crayon ainsi que le fusain. Le professeur d'histoire de l'art, Bouamama Mustapha, souligne en quatrième de couverture du carton d'invitation que «Rachid Talbi est un des artistes peintres qui sortent de l'ordinaire. Sa référence première est la peinture orientaliste. Comme rien ne se crée ex-nihilo, l'ambiance incandescente de certaines de ses toiles n'est pas sans rappeler celles des Orientalistes, l'atmosphère lumineuse fait penser aux impressionnistes, la touche nerveuse et le travail à pleine pâte évoquent le coup de pinceau tourmenté de Van Gogh. En effet, Rachid Talbi, tel un orfèvre qui cisèle le matériau, donne l'impression de tailler et de graver dans la substance à tel point que l'on ne distingue plus s'il travaille au pinceau ou au couteau. Probablement, les deux à la fois. Le clair-obscur que Rachid Talbi affectionne est à l'évidence emprunté au Caravage». La trentaine de tableaux, aux dimensions variées, accrochés aux cimaises, dégagent rêverie et évasion à la fois. Rachid Talbi semble connaître parfaitement ses sujets avant de passer à la phase de l'exécution de l'œuvre. Que ce soit pour les portraits ou encore pour les autres prises de vue, une complicité omniprésente se perçoit entre l'artiste et ses sujets. Dans cette exposition aux couleurs prenantes et bigarrées, le regard est en fascination devant ces portraits de jeunes filles aux sourires joyeux et aux gestes gracieux. En effet, Mouna et Fatima-Zhora sont deux adolescentes incarnant la jeunesse et l'insouciance. En plus de cette pertinence au niveau des traits, l'artiste accorde une importante primordiale à la tenue vestimentaire de ces jeunes filles. Inconsciemment ou involontairement, elles sont habillées, chacune d'entre elles, d'un habit qui caractérise la région d'appartenance, à l'image de la blousa oranaise et de la robe berbère. Brillant cavalier, Rachid Talbi nous fait partager son autre passion pour la cavalerie à travers l'imprenable fantasia. Vouant un amour incontournable au Sud algérien, en l'occurrence Timimoun, où il séjourne régulièrement, il nous fait partager certaines scènes joyeuses. L'œuvre «Gnawa de Timimoun», un tableau où on admire une procession de danseurs habillés traditionnellement qui se lancent dans une danse enivrante en forme de ronde. La transe est de mise dans une telle situation. Rachid Talbi n' en est pas à sa première exposition, il en compte plusieurs à son actif ainsi que nombre de distinctions en Algérie et à l'étranger.