La conférence régionale sur l'apprentissage, regroupant les wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès, a été ouverte, hier, au niveau de l'INTHT Aboubekar Belkaïd de Tizi Ouzou en présence du wali, Mérad Brahim, et du P/APW, Hocine Haroun. Cette rencontre, qui se déroulera sur deux jours, entre dans le cadre de la série de 15 conférences programmées à l'échelle nationale et ciblant des régions avec des potentialités prometteuses en matière d'emploi, grâce au mode de formation par apprentissage lancé par le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Elles sont initiées par le Fonds national de développement de l'apprentissage et de la formation continue (FNAC), en coordination avec la Direction de l'organisation et du suivi de la formation professionnelle (DOSFP) au ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. Ces conférences se fixent comme axe prioritaire le développement du mode de formation par la voie de l'apprentissage dans le plan d'action du ministère qui a considère que c'est le meilleur moyen de mieux répondre aux besoins de l'entreprise et d'appuyer l'employabilité des diplômes et leur insertion professionnelle. Cette rencontre se fixe comme objectifs, à l'instar des 14 autres conférences, la vulgarisation des nouvelles dispositions prévues par la loi n° 14-09 du 9 août 2014 relative à l'apprentissage, l'identification des apprentis à l'effet d'impulser les mesures propres à accroître le système d'orientation, de placement et de sélection des jeunes en apprentissage dans le tissu économique et industriel, en impliquant les entreprises. Les participants auront à débattre, en ateliers, du système de contrôle et d'évaluation en matière d'apprentissage à travers l'inspecteur chargé de l'apprentissage, de l'amélioration et la structuration de la formation théorique et technologique et complémentaire (FTTC), à l'effet de généraliser la mise en place de plans de formation par apprentissage entre l'entreprise et l'établissement de formation. Il auront aussi à situer les perspectives de développement du financement de l'apprentissage pour répondre aux besoins du secteur économique, adapter le cadre législatif régissant l'apprentissage aux mutations socio-économiques du pays et son environnement géo-stratégique. Pour ce faire, quatre ateliers ont été mis en place, auxquels prendront part les différents partenaires de la formation professionnelle ainsi que les différentes chambres économiques, mais aussi le partenaire social. Lors de l'ouverture de cette rencontre, le wali de Tizi Ouzou affirmera qu'il est plus que « nécessaire de voir l'apprentissage encouragé, pour en faire un levier du développement local ». Pour lui, le ratio entreprise-apprentis est très faible. Ainsi, il révélera que les trois wilayas participantes comptent, à elles seules, plus de 51.755 entreprises, soit 12% du parc national et seulement 17.813 apprentis, soit un ratio d'un apprenti pour trois entreprises. « C'est insignifiant », dira Merad. Pour combler ce déficit, il a exhorté les entreprises « à s'impliquer davantage dans cette forme de formation qui allie théorie et expérience dont le bénéficiaire, outre le jeune qui fait son immersion et son adaptation dans le monde du travail, est l'entreprise qui aura à former elle-même son ouvrier ». Pour sa part, le directeur local de la formation, Arab, mettra l'accent sur la nécessité de la mise en place d'un système de préapprentissage dans les CEM et les lycées, en collaboration avec le partenaire économique, le basculement graduel et systématique dans les établissements de formation de la formation résidentielle vers le mode apprentissage et la mise à profit des moyens importants du secteur pour assurer régulièrement aux apprentis la formation pratique complémentaire et, enfin, l'intégration du parcours de formation par alternance dans le système éducatif au lieu d'être perçu comme un mode de rattrapage après l'échec.