S'agit d'une simple coïncide ? Les conclusions de l'enquête sur la mort de Thomas Sankara devaient être communiquées aux parties civiles attendues chez le juge le 17 septembre, à 9h, heure locale, pour « prendre connaissance des conclusions des rapports de l'expertise balistique et de l'autopsie pratiquée sur les restes supposés de Thomas Sankara et de douze de ses compagnons d'armes, tous tués lors du coup d'Etat organisé par Blaise Compaoré le 15 octobre 1987. Mais les auteurs du coup d'Etat ont stoppé net la rencontre, reportée sine die, selon un avocat de la veuve de l'ancien chef de l'Etat, Me Bénéwendé Sankara (non apparenté avec le défunt). Les révélations potentiellement explosives pour certains proches de Blaise Compaoré sont particulièrement redoutées. La veuve du président Sankara, Mariam, a pointé du doigt le nouvel homme fort, le général Gilbert Diendéré, « à l'époque responsable de la sécurité et des commandos de militaires ». Elle s'est insurgée contre le fait que « nous attendions les résultats et à ma grande surprise, il y a eu ce coup d'Etat ». Elle a souligné que « juste au moment où on reçoit la convocation, il y a ce coup de force. Je n'ai pas de preuves, mais c'est une drôle de coïncidence quand même. »