La balance commerciale continue de se creuser. L'Office des statistiques des douanes a annoncé le chiffre de plus de 9,06 milliards de dollars de déficit au cours des huit premiers mois de l'année 2015, contre un excédent de 4,32 milliards de dollars à la même période de 2014. Les exportations se sont établies de janvier à août à 26,36 milliards de dollars contre 43,69 mds à la même période de 2014. Le manque à gagner est de l'ordre de 39,67%. Pour la même période, l'Algérie a certes importé moins (35,42 mds contre 39,37 en 2014, mais très peu (-10,02% seulement) pour prétendre équilibrer la balance. Au vu des actions en cours dans le secteur du commerce dans le sens d'une plus grande maîtrise des importations, le gouvernement escompte réduire davantage la facture des importations. Le travail d'identification des importateurs, la désignation des produits importables sériés par activité par un comité interministériel devront contribuer à peser dans la tendance. D'autant que le déséquilibre induit par la baisse des revenus tirés des exportations pétrolières a fait que ces dernières ne couvrent que 74% des importations. Le Centre national des statistiques des douanes a indiqué que les recettes tirées des hydrocarbures (qui représentent 94,51% du total des exportations) ont dégringolé de 41,10 milliards de dollars. Soit 24,91 milliards de dollars contre 42,29 milliards de dollars à la même période de 2014. Pendant ce temps, les exportations hors hydrocarbures demeurent désespérément faibles, avec près de 5,5% du volume global des exportations, soit près de 1,45 milliard de dollars. L'effondrement des recettes n'est pas sans conséquence sur les réserves de change. Le 8 septembre dernier, la Banque d'Algérie annonçait que ces dernières ont fondu de 20 milliards de dollars en six mois, passant de 179 milliards de dollars fin décembre 2014 à 159 milliards de dollars fin juin 2015. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué, dimanche dernier, devant le Cnes que la baisse des cours du pétrole devrait causer un recul d'environ 35 milliards de dollars des ressources de l'Algérie en 2015. « La baisse des cours des hydrocarbures impacte les ressources de notre pays. Il s'agit de 33 à 35 milliards de dollars en moins sur l'ensemble de l'année 2015 », avait-il affirmé. Dans l'immédiat, il est illusoire de s'attendre à une réduction du déficit de la balance commerciale. Le Cnis précise que pour ce mois d'août, le déficit s'est encore chiffré à 869 millions de dollars contre un excédent de 657 millions pour le même mois en 2014. Dans cette litanie de chiffres régressifs, il y a peut-être lieu de voir une lueur d'espoir dans cette augmentation de la part des exportations hors hydrocarbures au cours de ce même mois d'août 2015. Celles-ci se sont hissées cette année à plus de 58,46% par rapport à l'année écoulée. Soit un montant de 206 millions de dollars contre 130 millions en 2014. Pour vu que cela dure.