Un responsable présumé du groupe extrémiste radical Ansar Dine, Ahmad Al Faqi Al Mahdi, soupçonné d'avoir participé en 2012 à la destruction de mausolées à Tombouctou, dans le nord du Mali, a été remis hier matin à la Cour pénale internationale (CPI), a annoncé cette dernière dans un communiqué. Le mandat d'arrêt datait du 18 septembre 2015. Il s'agit de la première affaire à être présentée devant la CPI concernant la destruction d'édifices religieux et de monuments historiques. Al Faqi, un Touareg également connu sous le nom d'Abou Tourab, est soupçonné de crimes de guerre pour avoir délibérément participé à la destruction de neuf mausolées et d'une mosquée à Tombouctou. Inscrite au patrimoine mondial de l'humanité, « la cité des 333 saints » était restée d'avril 2012 à janvier 2013 sous le contrôle de groupes radicaux armés. En juin 2012, les extrémistes de différents mouvements liés à Al-Qaïda, qui considèrent la vénération des saints comme de « l'idolâtrie », avaient entamé la démolition de plusieurs mausolées, dont celui de la principale mosquée de la ville. D'autres mausolées, témoignant de l'âge d'or de la ville au XVIe siècle, avaient été détruits. Selon la CPI, Al Faki était un des leaders d'Ansar Dine, un groupe terroriste associé à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Originaire d'Agoune, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Tombouctou, il aurait « été une personnalité active dans le contexte de l'occupation de la ville de Tombouctou », selon le communiqué de la CPI. Il aurait opéré « en étroite association » avec les leaders des deux groupes armés Ansar Dine et Aqmi et « aurait pris la tête d'une ‘‘Brigade des mœurs'' (Hesbah) » en activité entre mai et septembre 2012. La CPI enquête depuis début 2013 sur des crimes de guerre présumés commis depuis janvier 2012 au Mali par divers groupes armés « qui ont semé la terreur et infligé des souffrances à la population ».