Réduire durablement les risques d'invasion du criquet pèlerin dans la région occidentale de l'Afrique est l'un des objectifs assignés à l'atelier régional sur le suivi de la mise en œuvre du système d'évaluation de lutte antiacridienne. Cet atelier organisé, hier, au siège de l'Institut national de la protection des végétaux (INPV) s'étalera jusqu'au 1er octobre prochain. Il a pour mission principale d'améliorer les capacités techniques des pays concernés par le problème du criquet pèlerin en matière de gestion, en temps réel, de l'état des dispositifs. Ces derniers doivent renforcer la durabilité de la lutte préventive. Cet atelier regroupe les participants de 10 pays (Algérie, Burkina Fasso, Libye, Mali Maroc, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Tunisie). Le but de cette rencontre est d'empêcher que le criquet migre vers le nord. Cela passe par le renforcement des unités nationales de lutte antiacridienne. Celles-ci sont pleinement opérationnelles depuis 2003. Craintes après la pluie Pour le secrétaire exécutif de la commission FAO de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale de l'Afrique et coordonnateur du programme de la région occidentale, Mohamed Lemine Hamouny, « il s'agit de revoir le système de suivi et d'évaluation mis en place par ces pays pour améliorer davantage la mise en œuvre du programme de prévention dans la région ». Pour ce responsable, « le système de suivi basé sur des indicateurs de performance a été renforcé par chaque pays ». Il s'est révélé efficace car depuis 2005, « il n'y a pas eu d'invasion de criquets ». « Actuellement avec une pluviosité abondante dans les régions subsahariennes, il faut être aux aguets et surveiller de près le système de reproduction du criquet », a-t-il averti. Entre 2003 et 2005, les pertes occasionnées par le criquet pèlerin ont été considérables. Les familles vivant de leur exploitation agricole (céréalière) ont été durement touchées. « 570 millions de dollars ont été dégagés pour l'achat de pesticides, a-t-il annoncé. En 2012-2013, pour lutter contre le criquet pèlerin, 200.000 hectares ont été également aspergés de pesticides. Il est nécessaire pour chaque pays touché de mettre en œuvre des structures de lutte antiacridienne avec obligation de résultat et de se préparer à un scénario de risque », a-t-il soutenu. Le Dr. Hamouny s'est désolé que la recherche n'ait pas avancé faute de financemen. « Toutefois, il est prévu un programme ciblé autour des aspects de lutte, de surveillance et un plaidoyer pour son financement », a-t-il indiqué. L'apport de la FAO, représenté par Nabil Assaf, consiste à mettre en place, dans tous les pays, une équipe chargée de la lutte antiacridienne. De son côté, le chef du département de lutte antiacridienne de l'INPV, Mohamed Lazar, a affirmé que pas moins de 50.000 cadres ont été formés pour récolter les informations sur le terrain. Selon lui, « l'Algérie a consacré, entre 2003 à 2005, 30 millions de dinars pour se doter des moyens de lutte telle l'image satellitaire ». « En cas d'invasion, un fonds alimenté par 12 départements ministériels est institué pour y faire face », a-t-il annoncé. Ce même responsable a confié que l'Algérie a apporté son appui aux pays du Sahel pour pérenniser la coopération, la solidarité et l'entraide régionale. L'Algérie, qui abrite le siège de la commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région occidentale, a déployé beaucoup d'efforts et mis en œuvre un ambitieux programme de prévention.