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« La société doit se mobiliser face aux enlèvements et meurtres d'enfants », souligne Mme Meslem La ministre de la Solidarité Nationale présente les condoléances du gouvernement aux familles endeuillées
Il s'agit essentiellement d'une vaste campagne de sensibilisation en coordination avec le ministère des Affaires religieuses. « Les mosquées doivent s'impliquer davantage, elles sont le plus grand parti en Algérie. On va saisir le responsable du secteur pour établir une liste des thèmes à aborder lors de la prière du vendredi. Il s'agit des sujets liés à la famille et l'enfance. La responsabilité incombe aussi aux imams », a déclaré la ministre de la Solidarité, Mounia Meslem Si Amer. qiui s'exprimait lors d'une visite dans les wilayas de Sétif et Mila. Elle s'y était rendue jeudi dernier pour présenter les condoléances au nom du président de la République, du Premier ministre et du Gouvernement aux familles des enfants Abderrahim Grine et Anès Mahfoud Berdjem. Elle était accompagnée de ses proches collaborateurs, de représentants de la société civile et de la vice-présidente du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Nacera Haddad. A El Eulma, chez la famille du petit Abderrahim Grine, âgé de 2 ans et demi, assassiné sauvagement par son propre père, la ministre, qui a rencontré la maman meurtrie, a insisté sur l'accompagnement psychologique et permanent des familles des victimes d'enlèvement et de meurtre. En s'adressant au directeur de l'Action sociale (DAS) présent, la ministre a lancé : « Il faut intervenir sans l'aval de la tutelle et juste après l'incident. L'assistance doit être permanente en particulier avec les mamans ». « C'est terrible ce qui s'est passé, un père qui tue froidement sa progéniture. Comment a-t-on pu en arriver là ? » s'est-elle offusquée. Elle a appelé pour éviter ces drames à la conjugaison des efforts. Suivi des enfants des femmes divorcées La maman du petit Abderrahim a expliqué à la ministre que son ex-époux était agressif avec le petit. « C'est pourquoi l'enfant refusait de l'accompagner mais il saisissait le procureur de la République. La dernière fois, il a beaucoup pleuré mais je l'ai laissé partir malgré moi, il est parti à jamais », a explosé Hadjer, la jeune maman en pleurs. La ministre a instruit Mme Khadidja Ladjel, directrice générale de la famille, de la condition de la femme et de la cohésion sociale au ministère de la Solidarité nationale, pour l'accompagnement des femmes divorcées en difficultés avec leurs ex-époux sur la visite et la garde des enfants. « Il faut un suivi en coordination avec la justice. Les assassinats des enfants par le père sont devenus fréquents à cause du conflit ou par vengeance, il faut protéger les enfants dans ces cas », a insisté Mme Meslem. Par ailleurs, lors d'un point de presse, la ministre a annoncé la tenue d'une rencontre avec les associations d'ici la fin du mois d'octobre en cours. « La responsabilité incombe également à la société civile. Les associations doivent s'impliquer davantage dans le travail de proximité. Il ne s'agit pas seulement du travail des services de sécurité ou de la justice », a-t-elle affirmé. Elle a ensuite rappelé les efforts de l'Etat pour traquer les criminels. « La protection de l'enfance constitue l'une des priorités du programme du président de la République », citant la loi de la protection de l'enfant et le renforcement des peines dans le nouveau code de procédure pénale. A Chelghoum Laïd (wilaya de Mila), la ministre a présenté les condoléances à la famille d'Anès Mahfoud Berdjem, 5 ans, retrouvé mort à proximité du domicile de ses grands-parents. « Il faut faire confiance aux services de sécurité et à la justice de votre pays qui déploient des efforts considérables pour faire toute la lumière sur les circonstances de la mort d'Anès Berdjem », a répondu la ministre au père du petit qui réclamait justice et vérité. La ministre a soutenu que « nos enfants ont le droit de vivre en paix et en toute sécurité dans un pays devenu une référence grâce à la réconciliation nationale », a-t-elle dit. Le petit Abderrahim Grine a été inhumé, jeudi dernier, dans son village Tella à El Eulma en présence d'une foule nombreuse. Son corps a été remis à sa famille maternelle à l'issue des analyses ADN qui ont confirmé qu'il s'agit bel et bien du corps de l'enfant. Le petit âgé de 2 ans et demi, dont le corps décomposé et déchiqueté a été découvert dans la forêt à Djermane, à 7 km à l'est d'El Eulma, dans la wilaya de Sétif a été sauvagement tué par son propre père en instance de divorce avec son épouse. Le père a avoué avoir égorgé son fils et abandonné son corps dans la forêt par vengeance à l'égard de celle-ci. Le couple devait assister à une séance de « conciliation » mais l'homme ne s'est pas présenté. La famille d'Anès maintient la piste criminelle La famille d'Anès Berdjem maintient la piste criminelle et rejette la mort accidentelle. L'examen du corps, retrouvé en état de décomposition près d'un cours d'eau, non loin de la cité El Kouf où Anès a été vu vivant pour la dernière fois, le 15 septembre dernier, a permis d'établir que le corps découvert ne comportait « aucune trace de violence ou fracture », selon le procureur de la République près le tribunal de Mila. Karim Berdjem, l'oncle de l'enfant, a précisé que la famille a reçu un appel téléphonique de Skikda l'informant qu'un enfant ressemblant à Anès a été vu avec une femme mendiante. « Aussitôt ses oncles maternels et paternels se sont déplacés au lieu indiqué mais en vain », dit-il. « 48 heures après, on nous informe de la découverte du corps du petit dans un jardin, non de la maison de son grand-père maternel. Ce lieu a été ratissé trois fois par près de 300 personnes mais on n'a retrouvé aucune trace. Les chiens renifleurs de la police l'ont localisé à la sortie de la piste et pas dans ce lieu », nous confie-t-il. « C'est un proche qui aurait profité de notre absence pour ramener le cadavre et le jeter dans le jardin », clame Karim. Les parents et proches insistent sur l'aboutissement de l'enquête pour retrouver l'auteur du crime.